Vous reprendrez bien encore un peu d’amour ? Le 24 mars au soir marquait la sortie du troisième opus de la saga Intermarché avec le film publicitaire « C’est magnifique ». « Cela fait deux ans et demi que nous travaillons sur cette trilogie, nous sommes très fiers du travail et du résultat », exprime Alexandre Hervé, directeur de la création de l’agence Romance. Après « L’amour, l’amour » et « J’ai tant rêvé », Intermarché marque encore une fois les esprits avec une nouvelle romance, abordée cette fois-ci sous un angle différent. « Le sujet principal est le deuil. Il ne fallait ni tomber dans la pitié, ni dans la folie », explique la réalisatrice des trois dernières campagnes Intermarché, Katia Lewkowicz. Et la limite vers le pathos est parfois ténue dans cette campagne. Le personnage principal, un homme d’une soixantaine d’années vivant dans une grande et belle maison de l’île de Ré, tente de faire renaître le souvenir de sa femme décédée. Le déclic de cette recherche ? Le mariage de son fils – certains y verront la projection de son propre mariage...
Madeleine de Proust
Le morceau « C’est magnifique » de Benjamin Biolay, chanson au tempo lent trouvée par la réalisatrice elle-même, laisse entendre sur une instrumentation en retrait des paroles pleines de douce mélancolie. Telle une madeleine de Proust, la musique résonne. Le protagoniste tente de retrouver l’amour perdu avec une quête gastronomique : reconstituer le goût du plat de spaghetti à la sauce tomate et au poisson que sa femme avait pour habitude de cuisiner. S’ensuivent des allers et retours vers son supermarché du coin, l’Intermarché de La Jarrie (Charente-Maritime). « Nous avions une réelle volonté de tourner en France », explique le directeur de la création. « Ma seule exigence était de tourner dans un magasin ouvert, cela donne plus d’âme à la publicité. Le poissonnier est d’ailleurs un réel vendeur au sein de l’hypermarché », surligne la réalisatrice du film. On applaudit par ailleurs la mise en lumière des salariés du magasin, des métiers qu’on tend à déshumaniser dans les supermarchés. Et qui dit tournage dans un magasin ouvert, dit également quelques contraintes. « Il a fallu privatiser des rayons dont celui des sauces, étiquetées uniquement de marques internes au groupe. Des étals de tomates parfaitement rangés, très colorés, en parfaite symétrie », raconte Katia Lewkowicz. Il donnerait presque envie d’y faire ses courses.
Surprise au menu
L’apothéose de la dernière scène : un ultime repas entre le veuf et sa femme. « Tirer un sentiment positif de la mort, c’est fort », reconnaît Katia Lewkowicz. Un pari risqué mais la recette semble prendre auprès du public. Même si a posteriori, on se rend compte que ce dernier chapitre reprend le même schéma que le premier. « Nous voulions absolument que ça soit cette réalisatrice qui continue de filmer notre saga. Comme toute l’équipe autour. Cela devient presque une petite famille », justifie Alexandre Hervé. L’équipe avouera d’ailleurs qu’elle visualise dans cette campagne une évolution du jeune couple de « L'amour, l'amour ». Tourné sur un format de trois minutes, ce film aura demandé six mois de travail entre le tournage, la production et la postproduction. Une suite a été sous-entendue lors de notre entretien avec l’agence Romance, toujours avec l’amour au cœur de l’intrigue. Après un jeune couple, des enfants et un veuf, qui sera le prochain protagoniste touché par le Cupidon rouge et noir ?