« Pour lire la suite de cet article appuyez sur 1, sinon tapez 0 ». Ces serveurs vocaux, qui ont envahi les standards téléphoniques, appartiendront bientôt à la préhistoire et feront sourire les générations futures. Grâce aux progrès de l’informatique cognitive, une intelligence artificielle sera d’ici peu en mesure de répondre à un être humain voire, tout simplement, de conduire un échange verbal complet avec lui. Les chatbots, ou agents conversationnels, en sont les premières concrétisations. Aujourd’hui, c’est dans le domaine de la relation client, notamment dans le secteur de la finance, du E-commerce et de l’assurance, que les expérimentations sont les plus nombreuses. A noter que, même si elles ne sont pas tout-à-fait concluantes, ce n’est assurément qu’une question de temps. En entreprise, il est tout à fait envisageable que certains choix en termes d’investissements et d’enveloppes budgétaires, de masse salariale et de répartition des effectifs ou encore de conception de produits ne fassent plus l’objet de réunions interminables mais soient monitorés voire pilotés directement par l’intelligence artificielle. Cela à partir des données présentes dans les organigrammes, les logiciels de comptabilité, les ERP, les CRM et autres outils d’analyse marketing. De façon plus globale, ce sont les business plans qui passeront entre les mains de l’IA. Nous évolueront progressivement d’une économie de service avec du temps homme facturé selon un niveau de compétence à une économie de l’IA avec du temps machine indexé sur le niveau d’entrainement et de spécialisation du modèle.
Demain, le « métier » s’appuiera sur un réseau de compétences à la fois humaines et artificielles et non plus sur des experts formés à couvrir l’ensemble de leur domaine de compétences. Conscientes de la situation, les écoles revoient leur modèle et devront intégrer le gout du risque et du changement à leur tronc commun pour l’enseigner à leurs étudiants. Les formations devront préparer à s’épanouir dans la complexité et stimuler la vision globale comme la prospective. Le métier de chacun sera d’avoir une capacité à s’adapter. Christian Harbulot, directeur et fondateur de l’Ecole de Guerre Économique, souligne l’importance de réinventer en permanence les formations de l’école pour rester en phase avec les nouveaux paradigmes. In fine, si une remise en cause collective est nécessaire quant aux conséquences sociaux- économiques, il faut dès aujourd’hui entreprendre des questionnements individuels. Dans l’idée, il ne faut pas apprendre à courir une fois que l’on s’est fait dépasser… Ainsi pour éviter de se retrouver en marge d’un système en pleine mutation, il est urgent de remettre en question notre propre valeur ajoutée et d’apprendre à sortir de notre zone de confort. La solution est en chacun d’entre nous !