Plus de 70 % de ce montant concernent la masse salariale, selon une étude des États généraux de l'information.

Produire de l'information en France a coûté à l'ensemble des médias plus de 3 milliards d'euros en 2023, dont plus de 70 % viennent de la masse salariale, selon une étude publiée jeudi 4 avril par les Etats généraux de l'information (EGI). Présentée comme inédite, cette étude « est apparue indispensable pour conduire la réflexion sur le modèle économique des médias et sur les politiques publiques permettant de le conforter », écrivent ses auteurs. Elle a été réalisée par l'un des groupes de travail des EGI, « Avenir des médias d'information et du journalisme », présidé par Christopher Baldelli, patron de la chaîne Public Sénat. Elle a été coordonnée par Philippe Bailly, spécialiste de l'économie des médias.

Vaste chantier voulu par Emmanuel Macron et lancé en octobre dernier, les EGI doivent aboutir cet été à des propositions de modifications législatives, ainsi qu'à des recommandations aux acteurs du secteur des médias. L'étude se base essentiellement sur des données demandées à plus de 370 marques médias (télé, radio, presse écrite...). Elle chiffre à 3 milliards d'euros le coût de production de l'information en 2023, un total réduit à 2,4 milliards en excluant les agences de presse et la presse professionnelle.

« Les coûts salariaux représentent plus de 70% du coût de l'information », note l'étude. Les médias grand public emploient plus de 27 000 collaborateurs (équivalents temps plein), dont 58 % de journalistes permanents et 18 % de pigistes. Un total qui monte à plus de 40 000 en incluant la presse professionnelle et les agences de presse. L'étude estime parallèlement à 12 milliards d'euros le chiffre d'affaires total des médias grand public en 2023. Les sources de financement viennent à 23 % du consommateur final (abonnements et ventes au numéro de la presse, principalement), 35 % de la publicité et 32 % des financements publics (aides à la presse et financement de l'audiovisuel public).

Autre enseignement de l’étude : les « modèles économiques sont opposés entre la presse et l'audiovisuel », la première étant financée aux deux tiers par les ventes, alors que l'audiovisuel l'est à 43 % par la publicité. Le groupe de travail a souhaité que cette étude devienne annuelle, pour nourrir « un tableau de bord public de l'économie de l'information ».