Florilège de dispositifs repérés en télévision et dans la presse à l’occasion de la journée du 8 mars.

A l’occasion de ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, les médias mettent en place des dispositifs dédiés à la couverture de ce sujet, afin de montrer leur engagement en la matière. Dès le 6 mars, TF1 révélait sa nouvelle promotion « d’Expertes à la Une », des femmes spécialistes de différents sujets (santé, espace, anthropologie, recherche…) qui seront invitées sur ses plateaux afin de renforcer la représentativité des expertes dans les médias. Parrainées cette année par Nina Métayer, élue meilleure pâtissière mondiale 2023, ces expertes bénéficieront d’accompagnement et de coaching de la part de figures de l’antenne dont les visages de ses JT, Gilles Bouleau, Anne-Claire Coudray et Marie-Sophie Lacarrau.

De son côté, Altice Média, dans le cadre d’une politique plus large d’Altice France autour de la parité, donne le coup d’envoi d’un « Women challenge » sur plusieurs mois, consistant en du coaching de « talents féminins » autour de projets liés au développement durable, à l'innovation technologique et à la stratégie commerciale. En parallèle, ses antennes se mobiliseront sur le sujet, à l’image, entre autres, de BFM Business, avec par exemple un numéro spécial de l’émission Impact by Tcherkoff. Même chose sur les chaînes BFM Régions, avec une approche locale de la thématique.

Initiatives éditoriales

A France Médias Monde, France 24 met en avant son émission en quatre langues ActuElles (Fr) de « celles et ceux qui font bouger les lignes dans un monde encore généralement dominé par les hommes », qui fête cette année ses 10 ans, et la chaîne en français met à l'honneur la militante congolaise Justine Masika Bihamba, qui se bat pour les droits des femmes, premières victimes du conflit en RDC. RFI consacre une édition spéciale le matin à la journée internationale des droits des femmes et ses magazines lui dédient une programmation quasi-exclusive les 8, 9 et 10 mars, autour de diverses thématiques. 

20 Minutes, qui se fait fort d'avoir une représentation égale des hommes et des femmes toute l'année, va consacrer la page d'accueil de son site, aux 16 millions de visiteurs uniques, exclusivement aux femmes. 

Le groupe Ebra (Le Progrès, Le Dauphiné libéré, Les DNA, L'Est Républicain...) lance un prix littéraire des femmes engagés. Appelé Mado, du nom d'une résistante compagnon de la Libération, ce prix vise «construire une société plus égalitaire, notamment dans la façon dont les femmes sont traitées dans le récit historique. »

Ouest France publie, ce 8 mars, un observatoire de la présence des femmes dans les médias, avec Tagaday. Il compte 22,1% de femmes parmi les personnalités les plus visibles dans l'espace médiatique depuis le 1er janvier : Amélie Oudéa-Castera, Elisabeth Borne, Rachida Dati, Marine Le Pen, Catherine Vautrin et Taylor Swift. Le taux de femmes médiatisées était de 19,2% sur la même période en 2023.

Statistiques de la parité

France Télévisions a mis en place des quotas pour favoriser les productions de femmes réalisatrices tant en fiction qu'en documentaires. Le ministère de la culture rappelle qu'il y a « 60% de femmes à la présidence des entreprises de l’audiovisuel public (contre 80 % au 1er janvier 2020)». La part des femmes aux comités de direction est de 54% sur France Télévisions, 37% sur Radio France, 57% sur Arte France, 50% sur France Médias Monde et 36% à l'INA. 

Parmi les détenteurs de la carte de presse, la part des femmes en 2022 est de 49% en presse écrite, 45% en TV, 46% en radio et en agence de presse. Par métier, alors que le poste de rédacteur ou rédactrice est à 49% occupé par une femme, la rédaction en chef revient dans 41% des cas à une femme. Ce chiffre était de 40% en 2019. 

Bonus-malus

Le 7 mars, à l'issue d'une table ronde au ministère de la culture avec des professionnels de la presse, la ministre Rachida Dati s'est dite favorable à un système de bonus-malus dans les activités sous sa responsabilité, à l'instar de ce que pratique le CNC qui subordonne ses aides au respect de mesures de prévention contre le harcèlement sexuel.

Elle s'est déclarée plus généralement en faveur d'une « conditionnalité des aides » dans le monde de la culture pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Elle a pointé, au passage, le nombre encore limité de femmes directrices de la rédaction dans la presse.