Le groupe Sud Ouest, dirigé par Nicolas Sterckx, a sorti le 20 février une nouvelle formule pour se relancer. Un plan d’économies sera présenté en mars aux syndicats.

Maquettes aérées donnant plus de place à la photo, formats réduits en hauteur (-12 %), logos modernisés… La refonte des titres du groupe Sud Ouest (GSO), le 20 février, n’est pas seulement visible sur le quotidien éponyme, à la pagination inchangée (48 pages). De La Charente libre à La République des Pyrénées, en passant par La Dordogne libre ou l’hebdo Résistant, GSO a mené un gros chantier industriel pour mettre au diapason son centre d’impression à Bordeaux. « L’objectif est à la fois de répondre aux attentes de nos lecteurs et d’aller en chercher de nouveaux avec une offre plus moderne », explique Nicolas Sterkcx, directeur général du groupe, qui rappelle que son lectorat, autour de 60 ans en moyenne, est surtout constitué de « jeunes seniors ». Treize mille nouveaux abonnés sont recrutés chaque année, pour 189 092 exemplaires payés en France en 2023 (-6,6 %) sur Sud Ouest.

Pour se rajeunir, le navire amiral a déjà eu une initiative marquante en proposant, l’été dernier, un abonnement numérique gratuit d’un an aux bacheliers de sa zone. Parmi ses innovations, on retrouve un QR Code renvoyant vers une vidéo certains articles ou « le vrai du faux », un fact-checking présent à la fois sur papier et sur digital.

Mais comment reconnecter au journal des gens qui éprouvent souvent, assure cet ancien d’Infopro et de Webedia, « une lassitude par rapport à l’info » ? En leur apportant davantage de « bonnes nouvelles », estime-t-il, à travers des « portraits positifs » de personnalités de la région, un décryptage des enjeux de la société ou un billet « bonne humeur ». Au passage, il estime qu’il ne sert à rien de passer toute actualité nationale ou internationale au tamis de son implication régionale. « Ce ne peut pas être le prisme unique, les gens veulent connaître la réforme des retraites ou ce qu’il se passe dans le conflit Israël-Gaza ».

La réduction du format permet de réaliser une économie de mille tonnes de papier par an, soit quelque 650 000 euros, encre compris. « Un enjeu écologique », souligne le dirigeant, mais surtout une dépense amoindrie qui est la bienvenue : si le groupe reste profitable de 3,5 millions d’euros pour 180 millions de chiffres d’affaires en 2023, Sud Ouest perd 1 million d’euros en exploitation.

Pour y faire face, Nicolas Streckx présentera en mars un plan d’économies. Un plan de départs n’est pas exclu. Mais le patron insiste sur le développement dans le B to B qui représente 50 millions d’euros de CA. Michaël Bourguignon a été recruté en ce sens, en juillet, directeur des revenus et du développement. Ainsi, le groupe qui produit 4 800 vidéos par an et des reportages pour la TV à Bordeaux comme à Nice ou à Nantes, vient d’acquérir la société de production Écrans du monde qui réalise 15 millions de CA dans le documentaire, le corporate, le magazine ou la captation de spectacles vivants.

Il a aussi intégré à sa régie l’agence de communication Eliette (6 millions de CA) qui assure des recommandations stratégiques pour des marques, et s’est doté d’une activité événementielle (15 millions de CA) qui permet d’aller chercher de « nouvelles communautés » : les surfeurs avec le Lacanau Pro, les amateurs de raquettes avec le tournoi de tennis de Bordeaux, les fans de rugby avec une verticale et un magazine dédiés. Un club de dirigeants est aussi actif autour du Bacchus Business Club.

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