Médias
Après une première relance en 2017, le magazine homosexuel Têtu renaît de ses cendres avec un retour en kiosques ce mercredi sous la forme d’un trimestriel.

Après une première relance en 2017, Têtu, magazine créé en 1995, s’offre un nouveau départ avec un retour en kiosques mercredi en trimestriel, grâce à une nouvelle équipe soutenue par un financement participatif. Lancé avec l'appui du mécène Pierre Bergé, ce magazine a été longtemps une référence pour la communauté homosexuelle française, tout en restant chroniquement déficitaire.

Après avoir épongé pendant des années ses pertes, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros, Pierre Bergé avait fini par le revendre en 2013 pour 1 euro symbolique à Jean-Jacques Augier, un proche de François Hollande. Mais deux ans plus tard, le magazine et son site avaient été placés en liquidation judiciaire. Une première équipe avait racheté les actifs du magazine deux ans plus tard, relançant le site internet et tentant un retour en kiosques, mais cette aventure avait tourné court. Le dernier numéro était paru en novembre 2017, uniquement en version numérique.

Distribution étendue à quatre autres pays

En mai 2018, un collectif d'investisseurs mobilisés par Albin Serviant et Romain Burrel a repris le flambeau avec une relance remarquée du site internet, permettant à Têtu de retrouver sa place de leader des médias à destination de la communauté LGBT. Dans un premier temps, 700 000 euros avaient été levés pour une renaissance pérenne. En octobre, Têtu a lancé une campagne sur la plateforme de financement participatif Ulule afin de recruter 1 000 abonnés, test grandeur nature avant une éventuelle relance de la version papier.

«On en a récolté plus de 2 600. Il y a un vrai engouement et une demande d'un média LGBT en kiosques, même si la presse généraliste s'est un peu plus ouverte à ces sujets», explique Romain Burrel. Avec un tirage de 50 000 exemplaires et une distribution étendue à la Belgique, au Luxembourg, à la Suisse et au Canada, le nouveau Têtu (180 pages pour 6,90 euros) espère une diffusion payante autour de 15 000 exemplaires pour démarrer.

La régie publicitaire confiée à MediaObs

«On a une approche plus modeste et réaliste. Pour l'immédiateté et la réactivité, le web est imbattable. Le print trimestriel proposera des enquêtes et des reportages approfondis. Il y aura de nombreuses pages culture. On va laisser une grande place aux témoignages», précise le directeur de la rédaction du magazine et du site internet, dont la régie publicitaire a été confiée à MediaObs. Parmi les investisseurs, figurent Marc-Olivier Fogiel, journaliste et producteur, Marc Hernandez, fondateur de Villa Mederic, ou encore Cyril Chapuy de L'Oréal Luxe.

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