Le Conseil d'Etat a rapporté le 12 novembre que C8 s'était désistée d'une demande de dédommagement, portant sur «3 millions d'euros au titre des préjudices qu'elle a subis».
Cette demande faisait suite à la sanction de 3 millions d'euros que le CSA avait infligé à la chaîne en juillet 2017, après la diffusion d'un canular jugé homophobe dans une des émissions de son animateur vedette Cyril Hanouna. Il s'agissait de l'une des amendes les plus lourdes prononcées par le CSA depuis sa création à la fin des années 1980.
La chaîne, qui avait lancé un recours contre la sanction auprès du Conseil d'Etat, avait vu sa requête rejetée en juin, d'où sa décision de renoncer aux dédommagements qu'elle réclamait.
En revanche, ce retrait de C8 ne met pas fin à l'ensemble de ses contentieux avec le CSA, et en particulier à deux autres demandes de dédommagement d'un montant de 13 millions d'euros au total qu'elle avait également déposées au Conseil d'Etat.
Double sanction
Le groupe Canal+ avait en effet réclamé ces dédommagements après une double sanction visant à priver de publicité l'émission de Cyril Hanouna pendant trois semaines en raison de deux séquences diffusées fin 2016, pour atteinte au respect de la personne humaine et pour sexisme.
Or, dans le cas de cette double sanction, C8 a obtenu en partie gain de cause auprès du Conseil d'Etat, qui avait annulé l'une d'elles (une privation de publicité pendant une semaine), celle pour atteinte au respect de la personne humaine.
Canular
Il s'agissait d'un canular dans lequel Cyril Hanouna avait piégé son chroniqueur Matthieu Delormeau en caméra cachée, en lui faisant croire qu'il venait de commettre un crime et en le sommant d'en endosser la responsabilité.
En revanche, le Conseil d'Etat avait confirmé l'autre sanction prononcée simultanément par le CSA, à savoir une privation de publicité durant deux semaines, laquelle visait cette fois une séquence dans laquelle Cyril Hanouna avait posé sur son sexe la main de sa chroniqueuse Capucine Anav (qui avait les yeux fermés).