Le New York Times a gagné 139 000 abonnés en ligne durant les trois premiers mois de 2018, portant à
plus de 3,7 millions le nombre de ses abonnés, tout support confondu. A eux seuls, les abonnements numériques s'élèvaient à presque 2,8 millions fin mars.
Les abonnements et la vente au numéro représentent désormais 63% du chiffre d'affaires du groupe. La publicité, qui pesait encore plus de 50% des revenus en 2011, représente aujourd'hui 30% seulement des revenus du groupe. «Les abonnements numériques sont clairement un succès pour le Times et nous estimons qu'il y a encore une vraie marge pour accélérer encore», a commenté Mark Thompson, PDG du groupe New York Times.
La numéro 2 du groupe, Meredith Kopit Levien, a expliqué que l'abaissement, début décembre, du nombre d'articles gratuits de 10 à 5 par mois avait eu un résultat positif pour le quotidien américain et permis d'augmenter le rythme des abonnements. Ainsi, alors que le chiffre d'affaires tiré des abonnements et de la vente des
éditions imprimées a progressé de 7,5% au premier trimestre, il a baissé de 3,4% pour les revenus provenant de la publicité.
Locomotive de l'information
Le quotidien tire là les bénéfices de ses investissements importants dans la couverture de l'administration Trump et dans le contenu éditorial en général, qui lui a récemment valu trois nouveaux prix Pulitzer. Depuis le début de l'ère Trump, le New York Times s'est imposé comme la locomotive de l'information aux Etats-Unis, qu'il s'agisse de politique ou de l'affaire Weinstein, le Washington Post étant le seul à pouvoir encore rivaliser.
Mark Thompson a évoqué le 3 mai la poursuite de la diversification du groupe, déjà présent depuis début 2017 dans la radio avec le podcast quotidien The Daily, parmi les dix podcasts les plus téléchargés aux Etats-Unis depuis son lancement. Le PDG a confirmé que le Times se lancerait bientôt dans la télévision, avec un format qu'il a comparé au Daily, en vidéo.
Si le New York Times a axé sa stratégie sur le développement du numérique, les revenus tirés des abonnements aux sites et applications du groupe ne représentent encore que 36,6% des revenus provenant des abonnements et de la vente au numéro, même si cette proportion est en hausse sensible par rapport à la même période l'an dernier (31,2%). Le 30 avril, les analystes de la banque JPMorgan ont publié une note très positive sur le New York Times, estimant que la croissance du numérique allait rester soutenue dans les trimestres à venir. La note relève notamment que le taux de croissance des revenus tirés des abonnements en ligne est supérieur à celui de géants d'internet comme Google, et équivalent à celui de Facebook.