Agence de presse
Emmanuel Hoog n'est plus candidat à sa propre succession à la présidence de l'AFP depuis hier, mardi 11 avril. Puisqu'il ne reste plus qu'un seul candidat en lice, Fabrice Fries, le Syndicat National des Journalistes (SNJ) de l'agence de presse a formulé, ce jeudi 12 avril, sa volonté que soit lancé un nouvel appel à candidatures.

Dernier mandat pour Emmanuel Hoog. Mardi 11 avril, ce dernier, président de l'AFP depuis 2010, a décidé de retirer sa candidature à un troisième mandat à la tête de l'agence de presse, faute de soutien de la part de l'État. Suite à ce retrait, qui laisse seul candidat en lice Fabrice Fries, président de Publicis Consultants, le SNJ de l'AFP a demandé, jeudi 12 avril, à ce que le processus de recrutement en cours d'un nouveau PDG soit déclaré « infructueux ».

Le syndicat, majoritaire chez les journalistes de l'AFP, appelle à ce que soit relancé un appel à candidatures. Il s'inquiète notamment d'un changement de statut de l'Agence, et prévient qu'il « n'acceptera pas que son statut de la liberté soit sacrifié au profit de la mise sur pied d'une société à capitaux - publics demain, privés très vite - qui menacerait gravement son indépendance ».

 

Une seule voix

La SDJ (société des journalistes) de l'AFP s'était également dite la veille « étonnée et inquiète de la décision de maintenir le processus d'élection, qui s'apparente à un passage en force ». Une assemblée générale du personnel est prévue ce jeudi 12 avril à 11h, avant une réunion du conseil d'administration à 14h pour un troisième et ultime vote sur la candidature de Fabrice Fries, auquel il ne manque qu'une seule voix pour être élu PDG de l'AFP.

Rappelant que la veille, Fabrice Fries n'a pas atteint, à l'issue de deux tours de scrutin, la majorité qualifiée requise pour être élu, le SNJ « invite l'ensemble des administrateurs, et pas seulement les trois représentants des salariés, à en tirer la seule conséquence qui s'impose : il leur demande de déclarer infructueux le processus de recrutement en cours, de relancer un appel à candidatures ou de s'en remettre au Conseil supérieur de l'AFP, garant de la pérennité de l'Agence ». « Force est de constater qu'aucun des candidats préalablement retenus par le comité de sélection n'a la confiance des administrateurs de l'AFP, ce qui n'est pas de bon augure quand on aspire à diriger ces cinq prochaines années une entreprise déjà fragilisée par une situation financière très dégradée, dans un marché difficile », poursuit le communiqué.

Le SNJ, qui dénonce la « sortie théâtrale, assortie d'une lettre pleine de suffisance » d'Emmanuel Hoog, regrette que « les salariés ne peuvent qu'avoir la très désagréable impression d'être les pions d'une partie qui se joue en coulisses et dont les représentants de l'État tirent les cartes sans grand égard pour l'indépendance de l'AFP ».

Le PDG doit recueillir le soutien de 13 des 18 administrateurs de l'AFP pour être élu (outre trois membres nommés par le gouvernement, il s'agit de représentants de la presse écrite, de l'audiovisuel public et du personnel, auxquels s'ajoutent des personnalités qualifiées).

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