L'actu vue par
Emmanuel Chain, cofondateur de la société de production Elephant.

Le ministère de la Culture à la recherche d’économies sur l'audiovisuel public.

Cette réflexion s’inscrit dans une stratégie globale du gouvernement de réduction de la dépense publique. Cela concerne tous les services de l’Etat; cela ne cible pas spécifiquement le manque d’efficacité de tel ou tel acteur. Compte tenu des bouleversements que connaît le secteur audiovisuel ces dernières années, il n’a jamais été aussi difficile qu’aujourd’hui de diriger une chaîne de télévision. Ces fameuses économies à faire pour le service audiovisuel public, dont les médias parlent beaucoup, sont un sujet qui devient vite passionnel. C'est aux dirigeants de ces groupes de faire des choix, je me garderai bien du moindre conseil.

 

La débâcle boursière d’Altice.

Ce qui se passe aujourd’hui confirme le profil de Patrick Drahi, qui est quelqu’un qui prend des risques, fait de vrais paris. Le groupe investit de façon importante dans l’amélioration de la qualité du réseau, dans les contenus, avec par exemple l’acquisition des droits de la Champions League, ou encore dans son changement de marque. Cela représente des investissements importants dont les effets ne se voient pas tout de suite. Le temps et la satisfaction ou non du client seront les juges de paix dans la stratégie d’Altice. La situation actuelle montre à quel point la Bourse est impatiente et les marchés volatils.

 

Les audiences d’Europe 1 ne remontent pas malgré la refonte de sa grille.

Europe 1 a opéré une profonde refonte, avec une nouvelle ligne éditoriale, en phase avec l’ADN de la station, et l’arrivée de nouvelles voix. Quand on change fortement les habitudes, en radio comme en télévision, on commence souvent par voir ses audiences baisser. Là, Europe 1 tient. Il faut donner du temps au temps; c’est vraiment dans un an qu’on pourra juger si les choix étaient les bons.

 

Les pressions publicitaires du groupe LVMH sur Le Monde suite à la publication des Paradise Papers mettant en cause Bernard Arnault.

Je ne sais pas si c’est vrai, LVMH a démenti [les informations du Canard Enchaîné selon lesquelles LVMH a supprimé pour 600 000 euros de publicité dans les titres du groupe Le Monde, N.D.L.R.]. Quoi qu’il en soit, j’ai toujours placé l’information de qualité au-dessus de tout intérêt. Cela me rappelle la leçon d’Axel Ganz lors de la sortie du premier numéro du titre de presse Capital, qui avait titré sur «le scandale du Crédit Lyonnais». La régie avait alors dit que ce n’était pas possible, la majorité des annonceurs venant du secteur banque-assurance. Axel Ganz avait alors décidé de maintenir le sujet, estimant que c’était un bon titre, une bonne une. Pour lui, l’important était de faire un bon journal; si celui-ci était lu, les annonceurs viendraient.

 

Le projet d’ouverture de la publicité télé aux derniers secteurs interdits.

Ce serait une excellente nouvelle. Cela profiterait aux secteurs concernés, créerait de la croissance. Pour la création, ce serait aussi une bonne nouvelle puisque les recettes des chaînes augmenteraient et donc avec elles les montants alloués à la création. Les grandes chaînes de télévision devraient avoir les mêmes opportunités, les mêmes moyens que les médias numériques, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Ce n’est pas logique. Ce serait vertueux pour l’ensemble du secteur.

 

Canal+ stoppe l’hémorragie de ses abonnés en France.

C’est une bonne nouvelle pour un acteur structurant du secteur comme l’est Canal+, qui défend le cinéma et la création. Ces bons résultats valident une stratégie davantage centrée sur le client, l’abonné et ses usages, avec notamment des abonnements beaucoup plus souples qu’avant.

 

La Russie à nouveau pointée du doigt pour le rôle des fake news dans le Brexit et le référendum en Catalogne.

Je ne sais pas si la Russie est derrière tous les mouvements qui influent notre démocratie. Cela montre en tout cas l’impact considérable qu’ont désormais les plateformes sociales. Pour redevenir l’outil de libération démocratique qu’elles ont été durant les printemps arabes, ces dernières ont pris conscience de la nécessité pour elles de réguler ce qui s’y passe avec les fake news.

 

La société de production Elephant lance Monkey, nouveau média vidéo diffusé sur les réseaux sociaux.

Monkey est né dans ce contexte de développement des fake news et de perte de repères. Nous voulons être un point d’ancrage premium pour aider les millennials à comprendre chaque jour un sujet d’actualité en trois minutes. C’est une génération qui a envie de comprendre le monde dans lequel elle vit; nous répondons à un vrai besoin.

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