Rendre Internet accessible aux plus pauvres, c'est le projet initié par Facebook en partenariat avec six sociétés technologiques: Ericsson, Media Tek, Nokia, Opera, Qualcomm et Samsung. «Chacun mérite d'être connecté», a lancé le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, sur CNN mercredi 21 août.
Internet.org vise à élargir l'accès à Internet à 5 milliards de personnes de plus, en réduisant drastiquement le coût des services Internet de base sur les téléphones mobiles dans les pays en voie de développement, indique Facebook dans un communiqué publié mercredi.
Cinq milliards de personnes, c'est près de deux fois le nombre de celles ayant aujourd'hui accès à Internet, 2,7 milliards de personnes, soit un peu plus d'un tiers de la population mondiale. Le nombre de nouveaux connectés chaque année reste faible.
«Il y a de gros freins dans les pays en voie de développement pour se connecter et rejoindre l'économie du savoir. Internet.org est un partenariat global destiné à résoudre ces défis, dont rendre Internet accessible à ceux qui ne peuvent pas se l'offrir», remarque Mark Zuckerberg.
Les groupes partenaires vont développer des projets communs, partager leurs connaissances et mobiliser industriels et gouvernements. Concrètement, ils veulent simplifier les applications mobiles pour les rendre plus efficaces et améliorer les composants des téléphones et des réseaux afin qu'ils soient plus performants, tout en consommant moins d'énergie.
Ils envisagent aussi de développer des smartphones à bas coûts, mais de qualité, et des partenariats pour déployer largement l'accès à Internet à des zones non encore desservies dans le monde.
Elan philanthropique inédit à la Bill Gates pour Mark Zuckerberg? Il semble revendiquer un certain droit commun à la connexion, déclarant: «Tout ce que Facebook a fait jusqu'à présent est de donner aux gens à travers le monde l'opportunité de se connecter.»
En tout cas, Facebook dépasse ainsi son simple rôle d'éditeur du plus grand réseau social au monde.
Cette initiative vient aussi à point nommé pour Nokia, Samsung et autres géants de l'électronique grand public: alors que les marchés matures sont saturés, les zones pauvres comme l'Afrique, l'Amérique latine et certains pays d'Asie sont des réservoirs de nouveaux clients.