Année des médias 2012
Mystérieuses cités d’or, Maya l’abeille, Que le meilleur gagne... Les chaînes exhument des programmes emblématiques des années 1980 et années 1990. Le rétro reste tendance…

Retrouver Esteban, Zia, Tao, Sancho et Pedro en quête d'une Cité d'or, cette fois à Barcelone. Avec le même trait de crayon dans le dessin animé, dont chaque épisode se clôt par un mini-docu pédago en images réelles... Les fans des Mystérieuses cités d'or l'auront reconnu, le mythique dessin animé des années 1980 est revenu sur le petit écran, le temps de deux épisodes, diffusés sur TF1 dimanche 9 décembre au matin.

 

Des épisodes produits presque totalement par le studio Blue Spirit (filiale de Telfrance), et supervisés par les créateurs initiaux de la série, Jean Chalopin et Bernard Deyriès. Et ce n'est pas fini: une nouvelle saison sera diffusée sur TF1 courant 2013.

 

TF1 a aussi relancé en septembre, tous les mercredi matins, le dessin animé Maya l'abeille, avec une nouvelle adaptation: même trame de fond, même dessin, mais «avec des histoires inédites, et des nouveaux personnages», précise Yann Labarque, directeur des programmes de TF1.

 

Mais pourquoi la Une exhume-t-elle ces dessins animés estampillés années 1980? «Les héros des années 1980 réapparaissent de manière cyclique, mais c'est vrai que l'on a depuis quatre ans des émissions revival. On a de vraies séries de cette époque, qui marquent la télé jeunesse», résume Yann Labarque. Il est vrai que 2012 aura été particulièrement marquée par des émissions du samedi soir célébrant des chanteurs (presque) oubliés des années 1980, tendance qu'illustre aussi la sortie, en octobre, du film Stars 80.


Des dessins animés intemporels donc, et qui permettent aux chaînes de surfer sur un certain «marketing de la nostalgie»: transgénérationnels, ces programmes sont promus par les parents qui les ont eux-mêmes vus il y a trente ans, émus que leur progéniture les regarde à leur tour.

 

Le tout n'est pas forcément, pour autant, source d'économies. «La chaîne doit payer des royalties aux ayant-droits. Et la production d'une nouvelle saison coûte aussi cher en création», nuance Pascal Josèphe, président de l'institut IMCA.

 

Que le rétro gagne

 

Même logique rétro du côté des jeux télévisés: en juin dernier, France 2 relançait Que le meilleur gagne! avec Nagui, en prenant soin de conserver le titre d'origine, là encore pour jouer sur la nostalgie des téléspectateurs.

 

Une logique que TF1 teste déjà avec succès, depuis la relance, en 2006, de La Roue de la fortune, avec un nouveau décor et un nouvel animateur (Christophe Dechavane puis Benjamin Castaldi) accompagné d'une mannequin bimbo. Un carton. Qui a motivé la chaîne pour ressusciter d'autres marques-programmes de jeux en access, Une famille en or (en 2008) et Le Juste prix (en 2009).

 

«Les jeux télévisés peuvent rassembler un très grand public, c'est efficace. Mais on doit les remettre au goût du jour: avec un nouveau décor, des nouvelles épreuves, un travail sur l'animation...», ajoute Fabrice Bailly, directeur adjoint des programmes de flux de TF1.

«Ces formats familiaux qui réapparaissent, qui ont fait le succès des chaînes généralistes, permettent à ces dernières de garder leur statut de grande chaîne généraliste populaire», décrypte Pascal Josèphe.

 

Autre possibilité, recycler ces programmes sur des chaînes de la TNT. L'Ecole des fans avec Philippe Risoli fait ainsi le bonheur de Gullli depuis 2009. Et la toute nouvelle 6 Ter (groupe M6), lancée le 12 décembre, ressuscite Bervely Hills 92 210, avec une nouvelle saison inédite de 24 épisodes.

 

D'autres ressuscitent des vieux programmes de manière événementielle. La Chaîne du Père Noël, canal éphémère de fin d'année de Tiji (lire page 103), a ainsi programmé, le 7 décembre, un double épisode-anniversaire de Bonne Nuit les petits, tourné par Jean-Baptiste Laydu, fils du créateur de la série, aussi sorti en DVD. Par ici les nounours à doudouter... 

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