Ancien conseiller à la culture et à communication de Lionel Jospin, à Matignon, entre 1997 et 2001, David Kessler est nommé conseiller à la culture et aux médias auprès du Président de la République François Hollande.
Depuis 2011, il était directeur général des Nouvelles éditions indépendantes, la société éditrice des Inrockuptibles, et directeur de la publication du Huffington Post. Alors qu'il était conseiller de Bertrand Delanoé à la Mairie de Paris, il avait accepté de rejoindre en avril son ami Matthieu Pigasse, directeur général de la Banque Lazard, qu'il avait rencontré d'abord à Sciences Po puis dans le gouvernement Jospin.
«Matthieu était mon élève lorsque j'enseignais le droit public à Sciences Po. Par la suite, nous nous sommes retrouvés lorsque je travaillais au cabinet de Lionel Jospin et lui au cabinet de Dominique Strauss-Kahn», a-t-il déclaré à Stratégies dans un portrait réalisé en juin 2011.
Ce conseiller d'Etat âgé de 53 ans est normalien, énarque et agrégé de philosophie. Il a été successivement conseiller technique du secrétaire général du gouvernement (1992-1994), directeur de cabinet puis directeur délégué auprès du directeur général de France 2 (1994-1996), directeur général du Conseil supérieur de l'audiovisuel (1996-1997), directeur général du Centre national de la cinématographie (2001-2004), conseiller auprès du président de France Télévisions (2004-2005), directeur de France Culture (2005-2008) puis directeur général délégué à Radio France, chargé de la stratégie et des contenus (2008-2009).
Un parcours complet dans les médias
En 2011, après un passage à la Mairie de Paris, il rejoint Matthieu Pigasse avec l'idée de compléter son parcours professionnel. «Je voulais compléter ma connaissance des médias par la presse écrite» expliquait-il à Stratégies en juin 2011.
C'est donc un profil qui présente une véritable expérience sur tous les métiers des médias que peut afficher David Kessler. Pascal Rogard, directeur général de la Société des auteurs-compositeurs dramatiques (SACD), s'en est d'ailleurs félicité dans un tweet : "David Kessler à l'Elysée. Super car il connaît bien tous les sujets".
Contacté en mai dernier, peu de temps avant le deuxième tour de l'élection présidentielle, à propos de la couverture de l'action du Président de la République par les Inrocks, David Kessler avait évoqué la nécessité d'un "réglage à faire" :
"Avec Sarkozy, c'était simple. Avec Hollande, nous ne serons pas sytématiquement une presse d'opposition. Comment on traite des questions d'impopularité incontestables face à des mesures économiques un peu dures ? Il y aura des réglages à faire".
L'homme a finalement décidé d'opérer de l'autre côté du spectre des médias : aux commandes la machine élyséenne!
