Copains d'avant a beau être le deuxième réseau social de France par le nombre de membres (13 millions), il compte beaucoup d'inactifs. De 2008 à mi-2011, reconnaît Benoît Sillard, le patron de CCM Benchmark, son propriétaire depuis octobre 2010, le trafic a été divisé par deux sous le poids de Facebook. C'est dire l'importance de la nouvelle version du site, encore en version béta, qui touche d'ores et déjà un million de visiteurs uniques, selon ses promoteurs, contre 3 ou 4 millions sous son ancienne mouture. Principale nouveauté: à la façon de la «timeline» de Facebook, Copains d'avant devient une machine à remonter le temps. Une frise chronologique permet, avec un curseur, d'arriver à l'année de son choix et d'y retrouver tous les souvenirs afférents: la musique de son chanteur préféré, la vidéo d'un JT, le film ayant obtenu l'Oscar cette année-là, la fiche Wikipédia d'un événement...
Des partenariats avec l'Institut national de l'audiovisuel (Ina) et L'Internaute - du même groupe - assurent une base de données de 45 millions de contenus ajoutés et de 500 000 entrées. Originalité du système: il permet d'y associer ses souvenirs personnels, à commencer par les 2,5 millions de photos de classe du réseau. «La frise fonctionne comme un dessin animé de votre vie, souligne Benoît Sillard, on propose de retrouver ses souvenirs via un moteur de recherche et de les organiser.» A la différence de Facebook, réseau qu'il assure ne pas chercher à copier (la solution a été développée avant la «timeline»), Copains d'avant reste focalisé sur le passé. Mais, comme lui, il compte sur l'effet d'entraînement communautaire qui consiste à faire savoir qu'on était fan de tel artiste à telle époque (conversation engagée, partage de contenus). «C'est une manière de mêler la petite histoire et la grande et d'avoir la mémoire de sa vie», assure Jean-François Pillou, le fondateur de Copains d'avant.