écoles et formation continue
Tout en continuant à adopter les outils digitaux, écoles et instituts de formation injectent, dans leurs cursus, les méthodes et pratiques en vigueur dans le monde professionnel. Avec un double objectif : faciliter l’insertion future des étudiants et étoffer les compétences des apprenants.

La data continue d’infuser dans les formations, chaque école gardant une approche spécifique. Le Celsa a choisi d’intégrer de nouveaux intervenants « à un niveau stratégique » et d’étendre le concept « d’itinérance apprenante ». « Nous ne vivons pas une révolution numérique. Il s'agit d'une transformation numérique qui ne supplante pas les logiques existantes mais les fait évoluer, explique sa directrice Karine Berthelot-Guiet. Notre but est de permettre à nos étudiants de comprendre comment fonctionnent ces systèmes complexes afin qu'ils puissent prendre les bonnes décisions. »
ECS Paris intègre à son master « 365 » un module sur la data, avec des recommandations réalisées à partir de briefs émis par des professionnels. « Ce module combine les expertises ingénieur et marketing, explique Arnaud Colleu, son directeur. Nous l’abordons par le versant de l’usage en mettant les étudiants dans la peau d’annonceurs qui fournissent une data pour atteindre une cible. Nous éveillons les étudiants au champ des possibles et ce sont eux qui doivent trouver des axes pour faire parler la data à partir d’un brief. » En septembre 2018, sera lancé un master « Content Manager » destiné aux étudiants déjà titulaires d’une formation en journalisme qui veulent étayer une expertise digitale.

L’enjeu du travail collaboratif.

L’école W fait évoluer Spotit.fr, son site de veille et de curation sur les nouveaux formats de récits, de business models et de traitement de l’information, en lui intégrant un outil d’évaluation. En parallèle du partenariat noué avec l’école 42, pour l’étude des langages informatiques, les étudiants vont participer en janvier aux « Académies HEC », explique Julie Joly, la directrice : « Ils seront immergés avec d'autres étudiants dans un dispositif interdisciplinaire où des équipes vont proposer des solutions sur des thématiques métier très variées, comme les urgences hospitalières, l'entrepreneuriat ou la création industrielle. Les étudiants de l’école W pourront raconter ce qu'il se passe et avoir une notion claire de ce qu’est un business plan. »
ECV Digital étend l’enseignement du design thinking ainsi que la diffusion des connaissances à travers cette méthode à ses quatre masters (web marketing, UX, développement web et web design). Les étudiants des trois premières années vont être initiés aux méthodes collaboratives dans une double optique, explique sa directrice Alexia Moity : « Il faut permettre aux étudiants d’objectiver leur avis et convaincre. Le travail en groupe les amène aussi à comprendre le rôle et les compétences des autres pour les engager dans un mode de travail collaboratif. » En septembre, les étudiants du master Développement Web testent un ReBoot Camp de trois jours afin de mieux intégrer les contraintes du monde professionnel.
À l’EFAP, le digital cesse d’être un enseignement transversal pour devenir une discipline à part entière sur l’ensemble des cursus. Un partenariat avec Wild Code School va renforcer cette discipline et permettre de lancer un nouveau hackathon qui réunira codeurs et marketeurs. L’EFJ va déployer cette année LiveClass, un LMS [learning Management System] autorisant des sessions en direct. « Cela permettra à un professeur de communiquer avec des étudiants présents dans différentes villes ainsi que les étudiants entre eux, explique Vincent Montet, directeur de la stratégie digitale. L’EFJ va aussi déployer la plate-forme #GoodMorningLaPresse lancée par l’ACPM début 2017. »

Voyage en Israël.

L’ISCOM Paris choisit de miser sur les neurosciences avec un cours appliqué à une problématique concrète, pour les créatifs de 4e année du programme « Créa 360 », et un programme « Expérience client, UX et data » pour les 5e année. « Les neurosciences seront appliquées à l’expérience client afin de mieux comprendre les réactions du cerveau face à la communication digitale », explique Sylvie Gillibert, directeur des programmes. Un programme complet sera lancé en 5e année (« Marque employeur, communication interne et marketing RH ») afin de comprendre les attentes des millenials et les intégrer dans les entreprises.
Fini les séminaires et place au hackathon IE (intelligence économique) à la SKEMA, explique Mélanie Ciussi, professeur en Knowledge Management et Technologies Digitales : « Ils mélangeront des étudiants ingénieurs et managers pour reproduire la réalité multidisciplinaire de l’environnement professionnel actuel, surtout des start-up. » Au total, 1000 étudiants, vont plancher sur trois thématiques (cybersécurité à Paris, edtech à Lille et smart-cities à Sophia-Antipolis). L’équipe gagnante passera une semaine à visiter des start-up en Israël.

Former pour diffuser.

La formation continue présente, elle aussi, nombre de nouveautés. Stratégies Formation (Comundi) lance en décembre un « Creative Learning Trip » en collaboration avec des entreprises. « Il s’agit d’identifier les dispositifs d’innovation et de créativité puis de permettre aux participants de les diffuser dans leurs propres équipes », explique Servane Duigou, business development manager. Au deuxième semestre 2017 est lancé un nouveau format, inspiré du « learning by doing » et avec 80 % d’exercices pratiques, dans lequel les participants vont concevoir sur leur propre matériel (BYOD) des contenus éphémères et des infographies à partir de data.
Chez Media Institute, le marketing vocal et l’intelligence artificielle seront le cœur d’une nouvelle formation de 7 h en présentiel. Un enjeu clef estime Céline Gaude, sa présidente : « Aujourd'hui, tous les acteurs du web, GAFA en tête, sont dotés d'une interface vocale. Il est probable que l'accès au web se dispensera de plus en plus d'un clavier et que les résultats de recherche se contenteront d'une seule réponse. Pour les marques, pour qui figurer dans le top 10 des résultats de recherche était jusqu'à présent vital, la fenêtre vers l'utilisateur se referme encore un peu plus. Pour les utilisateurs, la question du filtre préalable effectué par les GAFA doit rester une vraie question. »

MAM et MOOC.

Avec l’acquisition d’un outil MAM (Media Asset Management) capable de gérer l’ensemble des flux d’images, l’INA propose désormais un environnement conforme aux attentes des entreprises du secteur media audiovisuel. En 2018, un nouveau pas sera franchi, explique Bruno Burtre, directeur délégué à l’enseignement, la formation et au conseil : « Nous proposerons un module digital learning pour que les professionnels des médias puissent augmenter la visibilité de leurs contenus et développer leur image de marque. »
Quant à l’Institut Multi-Medias (IMM Paris, Mediaschool Group), spécialisé dans l’anticipation stratégique et la transformation numérique, il va faire appel à des mentors et des curateurs de MOOC. Ils aideront les participants durant l’acquisition des connaissances, mais aussi durant leur voyage aux USA. « Ces mentors les aideront à raconter leur voyage, en vidéo et datavisualisation, avec une diffusion sur les réseaux sociaux. Ils pourront ainsi mieux à analyser les plates-formes pertinentes pour faciliter l’élaboration de leur présentation et mieux cibler leur public. »

Former « in situ » et accompagner après la formation


Former sur place avec la data de l’entreprise ? C’est le pari de la « codigitalisation » que relève Stratégies Formations (Comundi), explique Servane Duigou, business development manager : « C’est une approche sur mesure totalement nouvelle, où les coachs vont préalablement dans la structure des personnes à former et préparent les sessions avec les données réelles de l’entreprise. Il faut en moyenne une à deux journées de préparation pour lancer le dispositif avec les apprenants. »
L’INA aussi fait bouger les lignes en préparant des formations « after work », de 18h à 20h, et un « coaching personnalisé » post-formation. Une proposition qui répond à un vrai besoin, soutient Bruno Burtre, directeur délégué à l’enseignement, la formation et au conseil  : « Dans le réel, il n’est pas toujours évident de mettre en place ce qui a été appris en formation et de prendre les bonnes décisions, surtout en matière de management. Comme pour les développeurs informatiques qui peuvent se trouver bloqués par une situation spécifique, nos coachs proposeront du conseil post-formation pour accompagner les participants/apprenants dans les situations réelles. »

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