Le fonds Google Digital News Initiative, doté de 150 millions d'euros, a annoncé le 6 juillet avoir accordé plus de 21 millions d'euros à 107 projets médias numériques issus de 27 pays européens. Parmi ces projets, une initiative britannique attire l'attention. Il s'agit du lancement d'un site d'actualité dont les articles seront rédigés... par des robots. Radar, pour «Reporters and Data and Robots», va ainsi être financé par Google à hauteur de 800 000 dollars. Ce média est édité par le regroupement de journaux de province anglais Press Association. Radar, une fois lancé, fournira des informations locales quotidiennes (environ 30 000 articles par mois) en combinant «expertise éditoriale» et «automatisation», grâce à «l'offre croissante de données ouvertes et à la sophistication croissante des outils de distribution».
Menace pour les journalistes?
Les robots-rédacteurs ne sont pas un concept nouveau. En France, la start-up Syllabs par exemple en fournit à des médias lors d'événements particuliers. On pense notamment au quotidien national Le Monde qui fût, en 2015, le premier site d'information à avoir utilisé cette technologie à l'occasion des éléctions départementales. L'emploi des journalistes est-il menacé par ces nouvelles pratiques? A priori, il s'agit plutôt d'aider les journalistes sur des tâches qu'ils ne pourraient pas eux-mêmes accomplir en raison d'une masse d'informations à traiter et du caractère chronophage et répétitif de la mission.
«Les éditeurs ont conscience qu’il faut produire davantage de contenus qui ne nécessitent pas forcément un journaliste. Ce sont des articles qui ne verraient pas le jour autrement», expliquait en 2015, Helena Blancafort, directrice des opérations et cofondatrice de Syllabs.