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Les Français sont de grands consommateurs de numérique, mais la transformation numérique de l'économie est en retard en raison d'infrastructures de très haut débit insuffisantes et d'un manque de formations adaptées...

La France dispose d'atouts et d'un potentiel important pour développer son économie numérique mais doit redoubler d'efforts si elle souhaite y arriver... C'est en substance le constat dressé par un rapport publié par Google et le cabinet de conseil Roland Berger.

«Nous avons voulu voir où la France se situe par rapport au reste de l'Europe, sans chercher à être exhaustif mais en ayant tout de même un regard global», explique Elisabeth Bargès, directrice des politiques publiques chez Google France.

De ce panorama, ressort une impression mitigée: les Français sont grands consommateurs de numérique mais la transformation numérique de l'économie est en retard en raison d'infrastructures de très haut débit insuffisantes et souffre d'un manque de formations adaptées dans l'aspect non technique (marketing, commercial) du numérique.

 

Juste derrière le Royaume-Uni

 

«Il y a un avantage de marché car les internautes français sont très friands de services numériques avec un panier moyen de 1 800 euros par habitant et par an, juste derrière le Royaume-Uni», détaille Nicolas Teisseyre, senior partner chez Roland Berger.

Qu'il s'agisse de commerce en ligne, de vidéo à la demande, de musique en ligne ou de plateformes de services comme Blablacar ou Air BnB, les Français sont systématiquement parmi les plus gros consommateurs, même si la part de Français ne s'étant jamais connectés à internet (11%) est plus élevée qu'ailleurs.

Problème, cette appétence ne profite pas nécessairement à des entreprises françaises, souligne Nicolas Teisseyre: «On a un déficit du "clic" en terme de balance commerciale, on a fait émerger des acteurs nationaux mais ils ont pour l'heure du mal à s'exporter».

 

«Un sentiment de gachis»

 

Conséquence, la valorisation des entreprises françaises de technologie progresse difficilement. Elles peinent en outre à réaliser de très grosses levées de fonds. «Il y a une vraie question au moment de la croissance, quand elles ont besoin de lever beaucoup, elles doivent se tourner vers l'étranger ou elles se font racheter par des grands groupes», ce qui empêche leur émergence dans les classements, explique Nicolas Teisseyre.

Elles se heurtent également au retard pris dans la création d'infrastructures très haut débit fixe et mobile ou dans la transition numérique de l'Etat, pourtant précurseur en la matière il y a quelques années. «Le potentiel et les attentes sont là mais il y a un peu un sentiment de gâchis», a conclu Nicolas Teisseyre.

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