Le journal économique Les Échos s'apprête à lancer un magazine du week-end haut de gamme, qui remplacera son mensuel Enjeux Les Échos ainsi que son supplément week-end, a indiqué à l'AFP son directeur Francis Morel. Il s'agira d'un magazine sur papier glacé, avec une partie de sujets art de vivre. «Tous les grands quotidiens en France et à l'étranger ont une offre magazine de fin de semaine» , a souligné Francis Morel, qui en annoncera les détails demain, mercredi 6 mai, en comité d'entreprise. Les Échos n'offraient jusqu'ici en fin de semaine qu'un supplément week-end, comme un cahier supplémentaire du journal. Contrairement au Figaro avec Le Figaro Magazine et Madame Figaro, au Monde et son supplément M, le Magazine du Monde, ou encore Le Parisien Magazine et L'Equipe Magazine.
Elargir le portefeuille d'annonceurs
Un magazine du week-end permet non seulement d'attirer les annonceurs mais favorise la diffusion du quotidien et les abonnements. Dans une enquête menée par Stratégies en 2013, Marc Feuillée, directeur général du groupe Figaro confirmait: «Nos ventes en kiosques sont deux fois plus élevées le week-end qu'en semaine» ajoutant «l'offre week-end est le fer de lance de la politique marketing du groupe Figaro», revendiquant «deux fois plus d'abonnés le week-end qu'en semaine» et estimant que «plus de 50% des recettes publicitaires du Figaro papier se font sur le pack week-end».
A L'Equipe, 40% du chiffre d'affaires est réalisé en fin de semaine. Quant à M, le Magazine du Monde, il a multiplié par cinq ses recettes publicitaires depuis sa création en 2011. Les suppléments magazines permettent d'attirer un portefeuille d'annonceurs beaucoup plus large, notamment du luxe, plus enclins à investir sur papier glacé que sur papier journal (à lire dans Stratégies: La presse d'information veut sa part de glamour).
Seul quotidien à accroître sa diffusion l'an dernier, Les Échos ont augmenté leurs ventes de 1,24% en 2014, à 125.172 exemplaires par jour en moyenne, grâce à une hausse de 45% de ses ventes en format numérique qui a plus que compensé la baisse des ventes papier. Le titre compte déjà 26 000 ventes numériques par jour, soit 20% de sa diffusion.
Le groupe Les Échos est redevenu bénéficiaire en 2014, avec 200 000 euros de résultat opérationnel courant, après six années de pertes. Il a notamment mis en place un plan d'économies de plusieurs millions d'euros par an.
Le groupe a aussi augmenté son chiffre d'affaires en 2014, à 149 millions d'euros (+5%). Le groupe avait essuyé en 2013 une perte opérationnelle courante de près de 3 millions d'euros, après -6,7 millions en 2012.