Décidément, Facebook est à l’offensive sur l’univers mobile. Lundi 27 avril, le réseau social a annoncé l’arrivée des appels vidéo au sein de son service de messagerie, Facebook Messenger, en France et dans 17 autres pays. Le géant part ainsi à l’assaut des autres solutions d’appels vidéo qui existent déjà, telles Skype (Microsoft), Hangout (Google), Face Time (Apple), ou encore celle lancée par We Chat. A ceci près que sur Messenger, les utilisateurs peuvent spontanément basculer entre le texte et la vidéo pour discuter.
«Tout commence à partir de l’écriture», assure Stan Chudnovsky, le responsable de la messagerie chez Facebook, qui estime disposer ainsi d’un avantage de taille sur ses concurrents.
Pour accéder à ce nouveau service, une fois son application mobile Facebook Messenger mise à jour, il suffit d’appuyer sur une icône représentant une caméra pour lancer la conversation audio ou vidéo avec un autre membre inscrit du réseau. A l’usage, en 4G, la qualité sonore est relative, avec un effet d’écho, et un très léger décalage. Pour l’instant, les discussions sont limitées à deux personnes. Et les conversations ne sont possibles qu’avec des smartphones, et pas un ordinateur ou une tablette – ce que permet Face Time. Mais Facebook précise que les appels de groupe seront bientôt possibles.
Services télécoms de Facebook
Avec ce nouveau service d’appels vidéo, Facebook va agacer fortement les groupe télécoms. «Le risque pour les opérateurs serait que leurs abonnés prennent uniquement un abonnement avec un forfait data, sans voix ni SMS, puisque Facebook propose désormais de tels services. Du coup, la connaissance du client partirait chez Facebook», souligne Leslie Griffe de Malval, analyste chez Fourpoints IM.
Des opérateurs ont bien tenté de lancer leur propre service de messagerie vidéo, tel Orange avec Libon. Sans succès: «Ces services sont utilisables par leurs seuls clients. Alors que celui de Facebook est utilisable par tous ses abonnés, dans le monde entier», note Leslie Griffe de Malval.
Comment Facebook, fort de 1,4 milliard d'utilisateurs, monétisera-t-il un tel service? Pour l’instant, les messages vidéo de Facebook Messenger sont gratuits et sans publicité. «Déjà, à ses débuts, Facebook a été lancé sans publicité le temps d’atteindre une masse critique d’utilisateurs», rappelle Thibaut de Smedt, directeur associé chez Bryan Garnier.
A moyen terme, on peut imaginer de la publicité vidéo avant un appel. Mieux, «Facebook pourrait proposer un abonnement en freemium, un peu sur le modèle de Spotify», remarque l'analyste financier.