C’est sans doute une première en France: la rédaction d’un journal, en l’occurrence celle des Echos, a décidé d’une grève des tweets d’une durée de 24 heures à compter de ce matin 9 heures. Les journalistes entendent ainsi «dénoncer la publication de publicités déguisées».
Le 4 mars, le groupe PSA déployait une opération publicitaire pour annoncer le lancement de sa nouvelle marque DS. L’édition imprimée du quotidien économique comportait ainsi une surcouverture mettant en scène à gauche le lancement du modèle DS par Citroën en 1955 et à droite la naissance de la marque DS Automobiles en 1995. Cette surcouverture portait une claire mention «publicité».
Or le même jour, le compte Twitter de la rédaction des Echos diffusait le tweet suivant, illustré d'une photo de la surcouverture print: «A l’occasion de la naissance de la marque #DS Automobiles, @LesEchos entrechoquent le passé et le présent!». Ce message publicitaire était également posté sur la page Facebook de la rédaction.
«Mélange des genres»
Pour le bureau de la société des journalistes des Echos, «ces pratiques sont inadmissibles car elles procèdent d’un mélange des genres de plus en plus courant entre publicités et articles de journalistes sur le site internet Lesechos.fr et les réseaux sociaux, comme dans les diverses publications papier du groupe».
«A chaque fois, ajoute la SDJ dans un texte diffusé hier soir, du contenu réalisé en externe pour le compte d’annonceurs est présenté comme du contenu journalistique (maquettes très proches, utilisation du vocabulaire journalistique type interview, édito, diaporama, etc., association du logo Les Echos…).»
«Ce tweet publicitaire intervient alors que la société des journalistes des Echos vient de passer six mois à négocier avec la direction du groupe pour mettre fin à ce mélange des genres. C’est pourquoi les journalistes des Echos ont décidé d’une grève des tweets de 24 heures à compter de ce vendredi 13 mars 9 heures.»