Digital
Du 10 au 12 mai, plus de 500 experts du digital, prestataires, annonceurs, médias, se retrouveront aux 12e BigBoss. Hervé Bloch, initiateur de cet événement qui s’attache à créer du business entre les participants, livre son regard sur le secteur et sur ce que la tech peut apporter aux professionnels.

Quelle est la thématique des BigBoss cette année ?

Hervé Bloch. Pas de thématique - nos opus n’en ont pas - mais plusieurs nouveautés. Notre jury sera présidé par Alexandre Viros, directeur général de Oui.SNCF, le plus gros e-commerçant français avec 4 milliards d’euros de volume d’affaires. Longtemps en poste chez Fnac Darty, il a notamment œuvré à cette fusion. Deuxième nouveauté, nous allons faire venir une personnalité du sport, Brahim Asloum, champion olympique de boxe. Des entraînements ont été lancés en amont de l’événement, où il sera présent, et où un show de boxe sera proposé. Celui-ci va vanter les mérites du sport et du combat. Le digital, c’est souvent un combat. Déjà, en termes d’innovation. Par ailleurs, les pure players doivent faire face aux Gafa, les grands groupes sont bousculés par les start-up…

Quelle tendance de fond observez-vous dans le digital ?

Au début, c’était l’ère de l’acquisition (audience…), il y a deux à trois ans, la priorité portait sur la conversion, depuis un an, je vois un sujet à la fois sur le contenu/le brand content et l’influence. Avant, c’était considéré comme un mal nécessaire, maintenant, c’est ce qui fait la différence. Cela permet de redonner l’inspiration. Par exemple, Harley-Davidson ne vend pas de motos, elle vend le rêve américain. La préférence de marque va être de plus en plus prépondérante à l’ère du tout-connecté. Si vous ne dites pas « OK Google, réserve un Paris-New York par Air France », Google ira chercher ailleurs... D’où l’importance de la préférence de marque.

Comment la tech permet-elle de répondre à cette problématique ?

En parallèle, il y a de plus en plus de déshumanisation (bots…). Il faut utiliser ces outils mais aussi réhumaniser en travaillant, notamment, la marque. On parle à la fois de data et de content : il s'agit de travailler les deux. La production de vidéos sur les réseaux sociaux cartonne. Elle permet de réenchanter le produit, plus qu’une image statique. Pas le choix pour les robots mais l’idée est de continuer à inspirer, à humaniser. Par ailleurs, la tech va donner de la valeur. Par exemple, avec le programmatique, qui permet, via les enchères, de ne pas acheter un million d’abonnés sur Allociné alors qu’il n’y en a qu’une toute petite partie qui intéresse. La tech permet un peu plus de sur mesure. Le robot et l’humain ne s’opposent pas.

Les élections européennes ont lieu deux semaines après les BigBoss. L’Europe est-elle un sujet pour vous ?

L’événement est francophone. Même si certains des participants sont sur un périmètre international. C’est une question de politesse des affaires car celui qui vend doit parler la langue de celui qui achète. Les problématiques, les décisions peuvent être européennes ou mondiales mais les sujets politiques seront absents. Pour la Winter Edition, nous aurons une présidente de jury dans cette sphère : Valérie Dagand, directrice générale adjointe en charge de l’orchestration ministérielle de la transformation numérique au sein du ministère de la Défense. L’occasion, par exemple, d’évoquer des sujets liés à la cyberguerre, à l’armée… qui intéressent les participants. 

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