L'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) a critiqué mardi 2 octobre une décision du jury de déontologie publicitaire sur des publicités de Cdiscount (Groupe Casino), reprochant à ce jury professionnel de ne pas avoir condamné des messages incitant à la surconsommation.
«Force est de constater que le mécanisme d'autorégulation mis en place» par la profession publicitaire «ne fonctionne pas» en matière «d'incitation à la surconsommation», a regretté l'Ademe dans un communiqué publié mardi 2 octobre. Les affiches contestées montraient notamment un personnage stylisé en train d'hésiter devant un grand écran au prix baissé de 20%: «Je n'ai pas besoin d'un si grand écran... quoique, j'ai la vue qui baisse.»
Une autre publicité montrait un personnage s'interrogeant devant un ordinateur: «Mon vieil ordinateur fonctionne encore... mais un accident est si vite arrivé.» «La surconsommation dans la publicité (des voitures suréquipées à ces deux publicités de Cdiscount) doit être questionnée», notamment en raison de son influence sur la production de déchets, a souligné l'Ademe.
Surconsommation
La décision du jury de déontologie publicitaire sur les publicités Cdiscount a également été critiquée par plusieurs associations environnementales dont les Amis de la Terre, Hop (Halte à l'obsolescence programmée) ou ZéroWaste France. Il faut «une réforme des mécanismes de régulation des contenus publicitaires afin de lutter efficacement contre le gaspillage», ont estimé les associations dans un communiqué commun.
L'Ademe par exemple a «démontré que pour fabriquer un téléviseur de 11 kilos, ce sont en réalité 2,5 tonnes de matières et ressources qui sont mobilisées», a souligné Zero Waste France. Le jury de déontologie publicitaire est présidé par un membre du Conseil d'État, Sophie-Justine Lieber. Ses 9 membres sont nommés par le conseil d'administration de l'ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité), l'ex-Bureau de vérification de la publicité.
S'agissant des publicités Cdiscount, le jury a notamment estimé que le personnage de l'affiche était «parfaitement conscient du décalage» entre le produit qu'il convoite et son besoin réel. De plus ce décalage «n'apparaît pas comme démesuré», a également estimé le jury.
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