Management
D’après une étude de Boston Consulting et Malakoff Médéric, l’intelligence artificielle a pris une place de choix dans les entreprises qui vont devoir se réorganiser. Pourtant, elle n’est pas perçue de la même façon par les dirigeants et par les salariés.

L'intelligence artificielle (IA) semble recouvrir aujourd’hui tous les aspects de notre vie courante. Et s’il est un lieu où elle revêt une attention particulière, c’est dans l’entreprise. Ainsi, Boston Consulting Group et Malakoff Médéric ont mené une enquête sur la perception de l’intelligence artificielle et son rôle dans les organisations. L’étude a été menée auprès de 1700 dirigeants, managers et salariés dans des sociétés de tailles variables.

Le premier enseignement à tirer de ce rapport est que l’IA ne convainc pas tout le personnel de l’entreprise. 79% des dirigeants perçoivent le développement de l’intelligence artificielle comme une bonne choses dans leurs groupes. Cette part est de 77% pour les managers tandis qu’elle chute à 46% pour les salariés. De même 70% des dirigeants et managers souhaitent collaborer eux-mêmes avec une intelligence artificielle contre 41% des salariés.

 

Une intelligence artificielle aux effets contrastés

Majoritairement, les salariés reprochent à cette nouvelle technologie de déshumaniser le travail. Il en découlerait des problèmes éthiques, une perte de lien social et, enfin, une baisse du volume de travail. Les dirigeants s’inquiètent également de cette perte de lien social mais pensent surtout que l’IA va générer plus de contrôles et de reportings.

Aussi, 70% des dirigeants et des managers pensent que ces systèmes intelligents permettront d’améliorer la santé au travail. Mais seuls 41% des salariés partagent ce point de vue. Les responsables d'entreprises croient en la capacité de l’IA à développer la prévention et prévenir les risques d’accident au travail. Toutefois, ils admettent qu’elle pourrait créer de nouveaux risques psychologiques. Un constat que font également les salariés.

Un autre point sur lequel les salariés et les dirigeants se retrouvent : l’intelligence artificielle serait profitable au travail. Elle réduirait les risques d’erreurs et pourrait effectuer des tâches dangereuses. Dans le même temps, elle permettrait la montée en compétence et l'apport de valeur ajoutée.

 

Repenser l’entreprise

Les intelligences artificielles sont devenues des collaborateurs à part entière. Les entreprises sont conscientes des transformations que cela induit. Le défi le plus important pour les dirigeants est la réorganisation des tâches entre humains et intelligence artificielle. Le deuxième challenge sera de former culturellement les collaborateurs afin de travailler avec elle.

Les directeurs des ressources humaines sont attendus comme les personnages clés pour la transformation et la mise en place de l’intelligence artificielle. À ce titre, ils se sentent à 56% bien accompagnés par leur entreprise dans cette mission. Les grands groupes sont dans le domaine bien plus avancés que les TPE/PME, constate le rapport. Celles-ci vont être accompagnées dans leurs bouleversements technologiques par les pouvoirs publics et les organisations professionnelles et syndicales, toujours selon le rapport. 

Cependant, il convient de noter que les entreprises ne sont pas toutes au même au niveau d’anticipation et de préparation. Ainsi, seulement 20% des groupes ont fait de l’intelligence artificielle une priorité. Ce taux s’élève à 53% pour les grandes entreprises (+250 salariés) dans les cinq années à venir contre 32% pour les autres. Dans le même temps, 20% des salariés ne s’estiment pas assez accompagnés sur cette question. 

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