Réseaux sociaux
En juin dernier, Linkfluence, société spécialisée dans l’écoute du web social, a lancé sa technologie propriétaire de reconnaissance visuelle, capable d’analyser le contexte dans lequel une marque est prise en photo. Décryptage du concept avec son cofondateur Guilhem Fouetillou.

En quoi consiste votre technologie de reconnaissance d’images?

Guilhem Fouetillou: À l'origine, Linkfluence est une société spécialisée dans l’écoute du web social public. Cela représente 200 millions de contenus parmi lesquels nous récupérons plus de 80 millions d’images. Le reste étant du texte et des émojis. Nous sommes capables d'enrichir ces images d’une multitude de métadonnées, afin de les décrire, de les rendre accessibles et manipulables facilement par nos clients, grâce à l’intelligence artificielle. 

Quelle utilisation peut en faire une marque?

Le premier usage, le plus basique, est la reconnaissance de logo. Elle permet, dans une logique de suivi de la réputation d’une marque, de connaître chaque évocation de son nom. Avec l’explosion d’Instagram et des autres réseaux consacrés à l’image, il devenait urgent de pouvoir mesurer son exposition médiatique. Autre usage: la mesure de performance des campagnes de sponsoring. Par exemple, BNP Paribas peut recenser, à travers tous les réseaux sociaux, la multitude de photos où sa campagne d'affichage est présente lors d'un événement comme Roland-Garros. Mais surtout, notre technologie est capable de décrire le contexte dans lequel s’inscrit la marque: les objets qui l'entourent, si la scène est à l'extérieur ou à l'intérieur, de jour ou de nuit, le nombre de personnes, si d’autres marques sont présentes, etc. Il s'agit en fait de placer un miroir sans tain entre la marque et ses consommateurs. Et d'entrer véritablement dans leur expérience afin de découvrir de nouveaux insights, de nouvelles tendances associées à sa marque. Nous menons par exemple un projet avec une marque de cosmétiques qui adapte ses shooting photos et ses créations en fonction de tous les selfies générés par ses clients. Selon les pays, les codes visuels, les pratiques, les cadrages, sont différents. 

Quelle est votre spécificité face à la concurrence?

En France, nous ne sommes que deux acteurs du social listening, avec Talkwalker, à être propriétaires de notre technologie. Nous proposons par défaut cette brique d'innovation à tous nos clients. Notre plus-value réside aussi dans notre générateur de filtres. Il nous permet de créer très régulièrement de nouveaux procédés de classification. À l’instar de celui qui nous permet, depuis peu, de distinguer les hommes des femmes, ou de celui qui permet de reconnaître et de compter les êtres humains, etc. Grâce à eux, il est possible de faire des filtres pour classer les images selon le nombre de personnes ou leur sexe, par exemple. Avec un taux de précision qui atteint les 95%. Par ailleurs, nous venons de lancer une librairie qui répertorie plus de 100 objets et animaux différents: le verre, la table, le chien, le tableau au mur, etc.

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