1. Définir la problématique. Le codesign associant le processus collaboratif à la démarche du design thinking, inspirée de la méthode de pensée des professionnels du design partant du besoin de l'utilisateur, nécessite une première étape essentielle selon Liliane Richard, directrice identité de marque et corporate chez Saguez & Partners: «passer d'un sujet à une problématique». «Pour le design tank de la SNCF, c'est en partant des sujets de la mobilité et de la civilité qu'a émergé la problématique de la SNCF comme acteur d'un mieux-vivre ensemble en situation de mobilité», explique-t-elle.
2. Construire son équipe. Parce que dans «co-design», il y a «co», une fois établie la problématique, reste à mettre sur pied l'équipe ad hoc au sein de l'entreprise, le plus souvent en partenariat avec son agence conseil. «L'idée est de réunir des compétences et des expertises diverses, et surtout complémentaires tout en identifiant les meilleurs ambassadeurs du projet au sein de l'entreprise», note Liliane Richard qui souligne également «l'importance d'associer au groupe de travail des gens qui n'ont pas forcément une connaissance précise du sujet afin d'apporter un regard neuf et extérieur». Il est même souvent intéressant d'inviter des compétences extérieures à l'entreprise ou à son agence afin de mobiliser des avis dépassant la seule sphère du projet comme des ethnologues, des sociologues, des artistes ou des experts pointus, en innovation ou en data par exemple. Mais attention toutefois à ne pas dépasser le seuil des 10 à 12 personnes, «sinon on se perd», prévient Liliane Richard.
3. Employer une méthode d'ouverture. Si chacun a sa démarche de cocréation, quelques règles d'or sont à respecter pour que le processus fonctionne bien. «À commencer par le respect de la "yes attitude", affirme Liliane Richard. Tout est bon à dire et à entendre, il faut faire confiance à l'imprévisibilité et à la spontanéité. Le plus difficile, notamment pour l'animateur, est de ne pas se fixer à l'avance ce sur quoi on va déboucher.» Reste à savoir identifier les bonnes idées. Pour cela, une seule attitude s'impose: se mettre systématiquement à la place de l'utilisateur.
4. «Test and learn». Le designer étant un expert du réel, la méthode imparable reste celle du «test and learn». «Le travail de codesign doit toujours être ancré dans le réel. On doit en permanence prototyper et tester ce qu'on a imaginé. Cela préserve la dynamique et évite de laisser un projet s'essouffler à cause de perfectionnements théoriques», prévient Liliane Richard. Et ce, pour les choses qui peuvent paraître les plus anodines comme choisir d'installer des portes à poignées ou des portes à battants. Un test en situation réelle permet souvent d'éviter de fâcheuses erreurs.