Même le tweet annonçant son départ est à son image: celui d’une star, loin de toute modestie. «Je suis arrivé comme un roi, je repars comme une légende», écrit Zlatan Ibrahimovic sur le réseau social pour confirmer son départ du Paris Saint-Germain. Le joueur dispute samedi 14 mai son dernier match avec le club parisien qu’il avait rejoint à l’été 2012. On ignore sa destination.
«C’est une sortie médiatique dont il a le secret, s’amuse Frank Hoquemiller, fondateur de VIP Consulting. Même si ça manque un peu de classe, ça correspond bien à son image». Le départ du géant suédois était prévisible. A bientôt 35 ans, Zlatan Ibrahimovic demandait un prolongement de son contrat aux dirigeants du PSG. Son souhait n’a pas été exaucé. «C’est un joueur aux qualités immenses, mais qui étaient insuffisantes au trés haut niveau sportif», estime Frank Hoquemiller. Le PSG de Zlatan n’a jamais dépassé les quarts de finale de la Ligue des Champions.
Le joueur a tout de même indéniablement marqué l’histoire du club. Zlatan Ibrahimovic a été la première star mondiale recrutée par les nouveaux propriétaires qataris. «Même si son salaire a été décrié à l’époque, notamment par un certain Jérôme Cahuzac, Zlatan était ce que l’on appelle un bien non-substituable, explique Boris Helleu, directeur du Master 2 Management du sport à l’Université de Caen. Il était unique et a contribué à la construction de l’image de marque internationale du PSG».
Zlatan aura profité… à la Ligue 1
Le développement du club en dehors de l’Hexagone a été essentiellement porté par la présence du joueur suédois. «Dans cette relation, il me semble que c’est le PSG qui en a le plus profité, car Zlatan Ibrahimovic, lui, peut aller jouer dans n’importe quel club, estime Olivier Peulvast, directeur général adjoint de MKTG, en charge du sport. Il a fait le travail… à sa manière». Le PSG aurait sans doute préféré bénéficier plus longtemps de l'image de David Beckham -resté une demi-saison au club en 2013- moins arrogante et beaucoup plus glamour.
«L’opération Zlatan a été rentable pour le PSG, qui a notamment profité de la vente des maillots, poursuit Olivier Peulvast. Il a aussi eu la capacité à amener le club à l’étape suivante. Mais la limite du projet a été sportif».
«Au-delà du PSG, Zlatan Ibrahimovic a surtout marqué de son empreinte le championnat national, note Boris Helleu. Finalement, le vrai gagnant ce serait plutôt le championnat de Ligue 1 qui a gagné en crédibilité au niveau international». Le géant suédois n'aura pas, comme il le souhaitait, sa statue en lieu et place de la Tour Eiffel.