Et si la «french touch» s’appliquait aussi aux start-up françaises? En tout cas, c’est devenu un argument de communication à part entière. 120 entreprises françaises, dont 66 start-up, vont embarquer pour Las Vegas, où se tient du 6 au 9 janvier le Consumer Electronics Show (CES), le plus gros salon de l’électronique grand public. Elles s’y rendent sous la bannière de la French Tech, un label créé par Bercy.
C’est la première fois que la France envoie autant de ses fleurons. Elle est ainsi au premier rang européen, et au cinquième rang mondial, derrière la Chine, en tête pour la première fois avec 980 stands d’entreprises, les Etats-Unis (950 stands), Taïwan (180 stands) et la Corée du Sud (150 stands). Et cette année, Bercy a mis les bouchées doubles pour amplifier la visibilité internationale de ses jeunes protégées. Accompagnée par l’agence de relations presse APCO, la French Tech sera aussi relayée par deux ministres qui feront le déplacement au CES, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie, et Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat au numérique.
Certains grands groupes seront exposés pour la première fois au CES, tels La Poste, L’Oréal, Pernod-Ricard et Valéo. Et dans l’Eureka Park, un pavillon consacré aux start-up, 66 jeunes pousses françaises seront à l’honneur: des stars confirmées telles Withings, Devialet ou Parrot, mais aussi des toutes jeunes auront leur stand, comme Awox et Lima. Parmi les délégations de start-up présentes sur le «French Tech Pavilion» au CES, 18 sont accompagnées par Ubifrance, qui prend en charge une partie de leurs frais, et une vingtaine par Mon Territoire numérique, en partenariat avec les régions Basse-Normandie, Auvergne et Languedoc-Roussillon, ainsi que Minalogic.
«Nous gérons les relations presse et la communication des start-up. Et depuis mai, nous avons assuré des prestations de media training», détaille Sébastien Côte, consultant pour Mon Territoire numérique. Depuis plusieurs années, cette structure montée par des consultants accompagne au CES «des patrons de grands groupes du CAC 40 pour leur montrer quelles sont les conditions de leur survie face aux "nouveaux barbares" qui viennent faire de la disruption», ajoute-t-il. Cette année, Nicolas Rousselet, patron de la compagnie de taxis G7, qui avait épinglé les VTC début 2014, sera du voyage.
La marque French Tech
La mission French Tech a été lancée en janvier 2014. Le gouvernement a alors débloqué 15 millions d’euros pour promouvoir la marque à l’international, puis 200 millions d’euros pour financer des accélérateurs privés de start-up, ainsi que neuf collectivités sélectionnées et labellisées en novembre dernier. Elles auront pour objectif d’accompagner des start-up et d’en faire de champions mondiaux.
La French Tech répond à une véritable stratégie de marque. Pour la symboliser, à l’issue d’une compétition, Bercy a sélectionné l’Agence L qui a planché sur le logo, un coq rouge vif en origami, dévoilé par Fleur Pellerin en janvier 2014. «On voulait quelque chose de simple et qui ne se prend pas au sérieux», résume Marie Gallas-Amblard, directrice de la communication de la French Tech.
Le gallinacé rouge est affiché sur les premiers produits dérivés, distribués lors d’événements en 2014: coques de téléphone portable, pin’s aimantés, tee-shirts, stickers… «Nous allons les développer: pour cela, nous cherchons des partenaires emblématiques parmi les start-up françaises. Sculpteo nous avait déjà accompagnés sur l’impression 3D des coques de smartphones», précise Marie Gallas-Amblard. Au CES, des tee-shirts, des petits drapeaux et même des jetons de casino aux couleurs de la French Tech serviront aussi d’outils de promotion.
Et ce n’est pas fini: l’agence Harrison & Wolf (BDDP Unlimited), déjà chargée de la communication corporate des ministères de Bercy, va muscler en 2015 la communication de la French Tech. Une campagne de communication n’est pas à exclure, après la diffusion d’un premier spot sur le web cette année.