Vidéo
Le jeune réalisateur, qui se cache notamment derrière la récente et remarquée campagne Schmidt, est un puriste qui défend à tout prix l’authenticité de l’image.

Depuis ses 14 ans, Neels Castillon, né de parents sardes à Saint-Affrique, ne jure que par un métier. « J’ai toujours voulu faire de la vidéo. J’ai commencé jeune avec le skate puis je me suis tourné vers le court-métrage et le documentaire », rembobine celui pour qui tout a réellement pris forme au lycée. « À la suite d’un échange scolaire à New York, j’ai réalisé mon compte rendu sous forme de vidéo. Ce film a été présenté par un professeur au festival Horizons du monde et m’a permis de gagner mon premier prix », se remémore le jeune réalisateur, pour qui la voie est désormais toute tracée. Passé directement du lycée à une boîte de prod montpelliéraine l’ayant repéré via Vimeo, il s’évade un an à Montevideo, en Uruguay, avant un retour dans l’Hexagone déterminant. « C’est à ce moment-là que j’ai fait la rencontre d’Ariane Cornic, alors productrice chez Master Films à Toulouse. » Un « coup de foudre professionnel » qui se traduit finalement par le lancement de Motion Palace, studio de production commun comptant à date sept salariés et œuvrant pour des références comme Airbus, Roland Garros ou Lacoste. Mais les débuts lors de l’arrivée à Paris en 2013 ne sont pas pour autant faciles.

À flanc de falaise

« Dans ce métier, il faut savoir manger son pain noir. J’ai été freelance pendant trois ans en travaillant pour un nombre incalculable de boîtes de prod », relève Neels Castillon, qui dispose désormais d’une visibilité grandissante avec sa propre structure. Au point de limiter ses infidélités professionnelles à quelques projets d’envergure avec Quad, acteur phare du marché. Dernier exemple en date : la campagne Schmidt baptisée « Vertical Home », en référence à la cuisine éphémère installée à flanc de falaise pour les besoins de la marque et de l’alpiniste Kenton Cool. « C’est probablement le projet le plus fou qu’il m’ait été donné de vivre. Et c’est une performance car tout a été filmé en conditions réelles », reprend le réalisateur pour lequel l’authenticité est une valeur cardinale. « Aujourd’hui, avec les effets spéciaux ou même les fake news, la dichotomie entre réel et virtuel a toute son importance. Le public recherche ce qui est vrai. » Et de citer en exemple « la campagne “Balls” de Sony » et ses 250 000 balles lâchées dans une rue de San Francisco, ou celle produite par Motion Palace pour Hermès avec en point d’orgue « le plus grand carré » jamais réalisé par la marque. À 31 ans, l’histoire est en train de donner raison aux aspirations de l’adolescent de l’Aveyron.





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