Carte blanche
Récemment nommés executive creative directors de l’agence indépendante La Chose, les deux inséparables Jérôme Gonfond et Hadi Hassan-Helou estiment que les campagnes doivent s’affranchir des codes parisiens par souci d’universalité.

Les bancs publics

Hadi Hassan-Helou. Même si cela peut paraître bizarre, je suis un fan absolu des bancs publics. J’ai même une collection de photos ! Les bancs, c’est une invitation à observer, regarder et écouter tout ce qui se passe autour de soi. Il y a un côté social qui permet de nourrir la curiosité. J’étais assis récemment à côté de trois personnes que je ne connaissais pas, et je tentais de deviner leurs liens de parenté, les motivations de ces retrouvailles... Cela fait travailler l’imaginaire et cache un nombre d’insights insoupçonnés.

Jérôme Gonfond. C’est toujours intéressant de voir ce qui se passe au coin de la rue, d’observer les personnes qui circulent ou qui échangent. Ce n’est pas en se regardant le nombril que l’on ira loin dans ce métier. Il faut fuir autant que possible le parisianisme pour nos clients. Plus on fera des campagnes populaires et accessibles au plus grand nombre, mieux ce sera.



Les anecdotes

HHH. Il n’y a rien de plus beau que de partir d’une anecdote pour en faire une grande histoire. C’est la raison pour laquelle je suis un grand amateur de SoFoot. Le football peut être le sujet le plus ennuyeux du monde mais quand il est traité de la sorte, à savoir partir d’angles très personnels tout en conservant un côté grand public, cela devient passionnant.

JG. Les anecdotes sont effectivement un bon moyen de traiter des sujets qui, par essence, ne sont pas facilement abordables.



La famille

JG. C’est la base de tout. On a conscience que beaucoup de gens travaillent énormément dans notre métier. Or, on a besoin d’avoir des collaborateurs qui aillent bien, et pour cela, il faut voir ses proches car le bien-être et le bonheur ne s’achètent pas ! De la même manière, ce n’est pas une bonne chose pour les annonceurs avec qui l’on travaille que d’avoir toujours la tête dans le guidon.

HHH. Je suis d’origine syrienne, autant dire que la famille revêt une importance toute particulière. Et il y a une règle d’or qui consiste à ne pas parler du professionnel à la maison. À part évidemment s’il s’agit d’anecdotes…



L’innovation

JG. Je suis accro à l’innovation, notamment quand celle-ci permet de simplifier la vie quotidienne. Voir que l’on est aujourd’hui capables d’inventer des prothèses robotiques qui changent l’existence des personnes concernées, c’est inspirant. En réfléchissant en dehors du système de pensée dominant, des personnalités comme Elon Musk ou Steve Jobs - aussi détestables qu’elles puissent être par certains aspects - font changer le monde.

HHH. Je possède un côté très curieux - voire « flash voyeur » - qui me porte naturellement à m’intéresser à ces sujets. En revanche, la science-fiction ne me touche pas du tout car elle ne part pas de faits réels.

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