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Finie la présentation PowerPoint en chemisette, la cravate trop courte et la sueur sous les aisselles ! Michel Lévy-Provençal, ponte de la prise de parole en France, nous rappelle les bonnes pratiques d’une présentation pêchue, inspirée des « pitchs » de start-up américaines.

1) Éviter d'être commercial.

C’est « assez paradoxal », reconnaît Michel Lévy-Provençal, importateur en France de la conférence TED, et à la tête de la société de coaching Brightness, « mais c’est important » ! L’expert en prise de parole est formel, un discours commercial a toujours moins de force qu’un discours inspirationnel. « Quand Steve Jobs a présenté l’iPhone, il a mis en perspective l’impact de l’outil sur chacun d’entre nous, sur notre vie, notre mode de travail, de société, et n’a pas uniquement présenté un objet », rappelle-t-il. Pour transformer un produit, service en un discours, la question à se poser est : à quel problème répond-il ? « Ensuite, il faut trouver une façon imagée de le raconter. Par exemple, pour l’un de nos clients, un acteur de l’environnement, nous avons illustré notre propos en expliquant que les déchets plastiques produits chaque année en France, pourraient recouvrir Paris sur une hauteur de 1 m 80… Vous pouvez démarrer votre présentation comme ça », conseille Michel Lévy-Provençal. Cet énoncé permettra de recevoir le produit plus naturellement.



2) Choisir l’émotion plutôt que la raison.

Voilà une vieille ficelle de communicant, mais qui fonctionne aussi à l’échelle d’une présentation interne. « Lorsque l’on est dans l’émotion, on parle à une partie du cerveau plus facilement atteignable qu’avec des chiffres, des tableaux et tout un tas d’arguments qui toucheront le néocortex, nécessitant plus d’énergie », pointe l’expert. Verser dans l’émotion se fera au moyen d’histoires que l’on va raconter, le fameux storytelling. Celui-ci sera d’autant plus efficace si l’on a l’air naturel… ce qui n’est pas synonyme d’improvisation. « Sauf si vous êtes un habitué, vous devez structurer le discours, sinon vous risquez de balbutier, faire des allers-retours, avoir du mal à conclure et même conclure plusieurs fois, et cela ne fonctionnera pas », souligne Michel Lévy-Provençal. Le but est de donner une impression d’improvisation, mais structurée.



3) Attirer l’attention et surtout, la conserver.

Pour capter l’attention, il faut être percutant dès son introduction, son attaque. Pour la retenir, il faut connaître « ses points d’appuis », recommande le spécialiste. Et il n’y a pas de secret, aux yeux du fondateur de TEDxParis : « Vous devez répéter votre intervention au moins trois fois, afin de maîtriser votre fil rouge et vos punchlines. Vous connaîtrez les aspérités de votre discours, un peu comme un coureur qui parcourt une piste plusieurs fois. Cela vous évitera de trébucher dessus. » Deuxième conseil : faire preuve d’originalité et surprendre son auditoire, avec une blague ou une image forte dans votre présentation – qui ne sera pas un PowerPoint, et ne contiendra pas vraiment de texte, sinon, elle sera distribuée en fin de prestation. Et malgré tous ces efforts, seuls les meilleurs arriveront à capter vraiment l’attention plus de 15 minutes. Le temps moyen étant 8 minutes… « C’est l’époque qui veut ça. On est amené à consommer les choses de plus en plus vite, donc il faut combler cela en attirant l’attention », constate Michel Lévy-Provençal. Pour gérer l’attention de ses auditeurs, il conseille d’insérer des pauses informelles, et de se relancer, par exemple, en posant une question.

 

4) Avoir quelque chose à dire.

 Basique, souvent oublié, mais le meilleur conseil reste de ne prendre la parole que si l'on a quelque chose de pertinent à dire. 

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