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Le coprésident de DDB quitte le groupe pour lancer sa propre agence, «résolument différente». Une séparation en douceur qui, côté DDB, précède une réorganisation interne qui sera annoncée dans les prochaines semaines.

La fibre entrepreneuriale ne l'a manifestement pas lâché. Après sept années à la coprésidence de DDB aux côtés de Jean-Luc Bravi, Matthieu de Lesseux quittera le groupe Omnicom début février pour lancer sa propre structure. À 48 ans, ce serial entrepreneur n'en est pas à son coup d'essai. Sa première entreprise (d'informatique), il la crée à 19 ans. Trois autres suivront pendant les années pionnières du web: deux sociétés spécialisées dans le multimédia et, après un passage à la tête de Connectworld (Havas), Duke qu'il fonde en 1999. Devenue huit ans plus tard l'une des pépites digitales de la communication, elle sera cédée à l'agence américaine Razorfish, elle-même rachetée en 2009 par Publicis Groupe. Matthieu de Lesseux, n'y trouvant pas sa place, décide de partir. 

En novembre dernier, lorsqu'il annonce à Jean-Luc Bravi son intention de quitter DDB, le contexte est différent. «Matthieu est arrivé en 2009 avec la mission d’accélérer la transformation digitale de DDB et participer au lancement de Tribal. C'est chose faite. Il y a aujourd’hui chez DDB plus de 150 experts du digital, répartis dans les différents métiers: social, data/DMP, UX design, Digital University», commente Jean-Luc Bravi qui confie: «Pour être honnête, je ne pensais pas qu'il resterait autant, quatre ou cinq ans au plus... je le connais, il faut le laisser à son nouveau projet.» L'intéressé confirme: «C'est un peu comme si ma mission était terminée. Mais je ne serais jamais parti pour une autre agence. J'ai tout simplement besoin de me remettre en danger, de reconstruire quelque chose.»

Marché très ouvert

Et c'est le bon moment, selon lui. «Le marché est très ouvert. Côté agences, la plupart ont été reprises par les grands groupes et elles ne sont plus aussi brillantes que par le passé. Côté annonceurs, après ces dernières années d'apprentissage et face à la concurrence des pure players, il va falloir maintenant réagir et surtout faire!». Son projet, qui devrait voir le jour avant juillet, septembre au plus tard, sera monté avec «des partenaires associés, mais sûrement pas avec le soutien de gros acteurs cotés en Bourse». «Je tiens à ma liberté d'action et d'investissement», lance-t-il. S'il reste discret sur le profil de sa prochaine société, il dit s'être inspiré des nouveaux modèles d'agences aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en Israël. 

Quant à DDB, l'après-de Lesseux n'inquiète guère Jean-Luc Bravi, qui sera seul président à bord: «Le digital n'est plus un sujet à l'agence. Nous avons beaucoup investi en la matière et ça paie.» Dans les prochaines semaines, l'agence (DDB et Tribal) présentera une série de nominations en interne, «prévues de longue date» et visant notamment à renforcer la direction générale. 

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