Nicolas Sarkozy a déclaré qu'il voulait imposer «les géants du Net» en France, évoquant en particulier une taxe sur la publicité. «Les géants du Net devront également, au-delà de leur contribution au financement de la création et des réseaux, acquitter un impôt représentatif de leurs activités dans notre pays», a-t-il déclaré dans un entretien au Point, paru ce 15 mars. «Il n'est pas admissible qu'ils réalisent un chiffre d'affaires de plusieurs milliards d'euros en France sans contribuer à l'impôt», a-t-il poursuivi. Deux «pistes sérieuses» seront explorées «au niveau français aussi bien qu'européen»: une taxe sur la publicité en ligne et l'assujetissement à l'impôt sur les sociétés, «quitte, dans ce dernier cas, à renégocier certaines de nos conventions fiscales».
En juin 2011, le Parlement avait renoncé à une taxe sur l'achat d'espace publicitaire en ligne, dite «taxe Google», qui devait entrer en vigueur au 1er juillet. Le but de cette taxe était de capter une partie des revenus de géants d'Internet établis fiscalement à l'étranger, mais le gouvernement s'y était opposé, car elle aurait, selon lui, touché les PME françaises qui souhaitent s'engager sur le Net, et non pas les grands acteurs du Web.
Google a estimé, mercredi 14 mars, que les politiques publiques devraient «encourager plutôt qu'entraver le potentiel de croissance» offert par Internet. Patrick Bloche, secrétaire national aux médias du Parti socialiste, estime, dans une interview à Stratégies (N° 1670 paru aujourd'hui), qu'il s'agit d'un mouvement qui ne peut se faire qu'à l'échelle européenne.