La directrice de la communication de BNP Paribas était l'une des dix invités de la conférence «Les dircoms les plus innovants», organisée dans le cadre du Stratégies Festival.

Quelle est la place de l’innovation dans le secteur bancaire ?

Le grand public peut voir la banque comme une entreprise de service mais notre métier c'est aussi la technologie. On la trouve partout, depuis les paiements et les apps jusqu’à la cybersécurité. C’est encore plus vrai chez BNP Paribas qui est la banque de 84% du French Tech 120... Si l’innovation c’est trouver des solutions nouvelles à des problèmes, alors nous sommes au cœur du réacteur quand nous accompagnons la transformation des entreprises. Nous devons être experts sur ces sujets pour bien conseiller nos clients. Et ce d'autant plus que la révolution de l’IA générative avance à grands pas et que ses impacts seront nombreux, quel que soit le secteur d'activité ou la taille des entreprises concernées. 

Comment vous êtes-vous saisis de ce sujet ?

Nous avons plus de 700 cas d’usage en production et une centaine d’IA génératives en expérimentation. Ce peut être pour améliorer l’expérience client ou l’efficacité de nos process, apporter de nouveaux services, développer des outils pour les collaborateurs. Sur l’activité crédit, l’IA générative va permettre à un conseiller d’obtenir une synthèse du dossier pour l’aider à prendre la bonne décision plus rapidement. De plus, l’analyse d'énormes volumes de données permet d’apporter des réponses plus personnalisées aux clients ou encore d’aider à l’analyse d'un portefeuille dans la gestion d’actifs. C’est très vaste. Nos équipes IT développent des solutions et intègrent dans nos systèmes des technologies issues de partenaires tels que Mistral AI ou Microsoft dans un environnement sécurisé.

Et en communication ?

Il y a beaucoup d’attente et de curiosité de la part de nos équipes. Nous devons nous former à un rythme soutenu car les pratiques sont en train d'évoluer. Nous testons une dizaine de « proofs of concept », notamment du text to text et du text to image. Ces outils spécialisés permettront de gagner en efficacité et d’enrichir le processus créatif. Ce sera une aide au quotidien avec une expertise très utile des équipes dans la formulation des prompts et le retravail des résultats. L’enjeu est donc d’apprendre à prompter et d’avoir une base documentaire bien référencée. En matière de réputation, la vérification et la certification des contenus devient un enjeu majeur car l’IA peut aussi multiplier les risques de désinformation. Cela doit s’inscrire dans une gouvernance intégrant les codes de la marque, les règles d’éthique, l’utilisation responsable et frugale de l’IA. 

Utilisez-vous l’IA générative dans vos productions publicitaires ?

Nous travaillons à des cas d’usage et à définir un cadre pour une utilisation appropriée. Nos agences peuvent l’utiliser comme base de travail pour la création et la déclinaison de contenus qui nous semblent aujourd’hui plus prometteuses que pour la génération originale de contenus. Cela peut fonctionner sur des décors en remplacement d’un shooting réel mais sur l’humain il reste encore beaucoup d’anomalies. Nous sommes vigilants sur la propriété intellectuelle et la représentation. L’IA a tendance à caricaturer, à moyenniser, alors que la création appelle l’originalité et la différenciation.

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