Lundi 10 juin se tenait le troisième dîner mensuel du Club du Who’s Who. Cette fois ci, actualité majeure oblige, il fut surtout question des résultats des européennes et des probables conséquences de la dissolution sur nos institutions.
Coup de Trafalgar, cette semaine, pour les diners mensuels du Who’s Who… Dans une actualité politique incandescente, Yaël Braun-Pivet, Présidente de l’Assemblée nationale, a dû renoncer à son intervention planifiée au lendemain des élections européennes. Informée le matin même, le Club a cherché une alternative pour satisfaire la centaine de décideurs venus initialement l’écouter. Un nouveau casting s’est donc mobilisé pour commenter les résultats de ce scrutin qui restera probablement dans les livres d’histoire : Fréderic Dabi, DG de l’Ifop, François de Rugy, ancien président de l’Assemblée nationale et Nicolas Beytout, fondateur du media l’Opinion, ont ainsi livré une analyse riche et fournie sur l’impact possible de la dissolution dans les semaines à venir.
Fréderic Dabi s’est d’abord attaché à préciser en quoi cette échéance électorale, jusqu’ici si peu influente, a radicalement changé de statut. « Tous les invariants classiques ont été battus en brèche. L’abstention habituelle a diminué et le vote étiquette est devenu un vote incarné. Avec 45% des électeurs qui ont déclaré voter contre la politique d’Emmanuel Macron, le vote sanction a drainé toute la campagne. Autre fait marquant, l’électorat des retraités a basculé en partie sur le Rassemblement National pour la première fois. Enfin, avec cette dissolution, jamais auparavant une élection européenne n’avait eu de telles conséquences. »
Nicolas Beytout a ensuite projeté les scenarios envisageables : « Le président a acté un besoin de clarification des Français. Mais ce véritable coup de poker aboutira forcément à une situation politique moins favorable. D’abord parce que ces Français sont cohérents dans leurs choix politiques. Ensuite parce que depuis l’effondrement total du front républicain sur les législatives de 2022, la recette du tout sauf Le Pen ne fonctionne plus. la Macronie va donc fléchir et le RN encore progresser. »
Des interrogations nombreuses
Pour François de Rugy, « il n’y aura d’ailleurs probablement pas de majorité absolue, et cela peut être assimilé à une volonté des Français, qui, contrairement à la culture politique allemande, n’encouragent pas les corps politiques à créer des alliances et des compromis. Notre culture a toujours valorisé l’affrontement, et la fragmentation du pays ne date pas d’aujourd’hui ».
Les trois experts se sont ensuite prêtés au jeu des questions de l’auditoire au micro de Cécile de Ménibus. Rôle d’Edouard Philippe ou de Gabriel Attal dans cet échiquier politique, poids réel de l’alliance de gauche, projection précise du nombre de sièges par formation… Les interrogations, ce soir-là, était nombreuses.
Les prochains diners du Who’s Who seront-ils aussi effervescents ? Voici la programmation : Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, le 8 juillet, Antoine Arnault, administrateur du Groupe LVMH en charge de l'Image et de l'Environnement, le 9 septembre, et enfin de Christel Heydemann, directrice générale d’Orange, le 14 octobre.