Dossier Ressources humaines
Le secteur de la high-tech se mobilise pour faire une vraie place aux femmes: efforts de mixité dans les formations et le recrutement, et même politique de diversité dans les jeux vidéo.

En 2017, les femmes ne se contentent pas de mettre des raclées sur Street Fighter ou League of Legend aux hommes, elles ont beau représenter 44% des joueurs réguliers selon le Sell (Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs), elles doivent aussi se battre pour revendiquer leur légitimité. Le scandale dit du «Gamergate» en 2014 aux États-Unis a entre autres révélé l’ampleur du harcèlement dans l’industrie du jeu vidéo et des joueuses ont témoigné de l’obligation d’adopter un pseudonyme masculin pour pouvoir jouer en ligne.

Critiqué pour l'absence de mixité dans la saga Assassin's Creed, l'éditeur Ubisoft a ajouté le personnage féminin Evie Frye en 2015, et son nouveau blockbuster Ghost Recon Wildlands comptera une femme parmi les combattants contre les cartels de la drogue de Bolivie. «Cette possibilité faisait partie des demandes de la communauté au cours du développement du jeu», précise Emma Delage, community developer chez Ubisoft, un poste qui fait le lien entre le studio de création et les joueurs. «20% des employés de la société sont des femmes, fait valoir Emmanuel Carré, responsable des relations presse. Nous allons lancer un appel pour avoir plus de femmes dans les labos de prétests [groupes de joueurs qui testent les jeux avant leur lancement].»

Sensibilisation

Sexiste, la high-tech? Le fabricant de smartphones HTC rappelle que son PDG est une femme, Cher Wang, et sera partenaire des rencontres Women in Tech à Stockholm le 8 mars. Reste que le taux de féminisation dans le numérique n'est que de 33% en France, selon Syntec Numérique, et bien moins dans les métiers les plus techniques comme le développement. Un déséquilibre qui démarre dès la formation. L'École 42 vantée pour son enseignement innovant accueille actuellement 10% d'étudiantes, mais assure travailler avec des associations (Girlz in web, Girls in tech, Wi-Filles…) pour sensibiliser les jeunes filles aux métiers de l'informatique. De son côté, la Journée de la femme digitale, le 9 mars à Paris, a pour but de présenter les opportunités du secteur et le prochain rendez-vous des start-up Viva Technology Paris, du 15 au 17 juin, espère aligner 40% de conférencières. «C'est un gros challenge au vu des chiffres du marché, mais nous voulons que le digital soit un levier d'“empowerment”, avec des témoignages qui donnent envie de se lancer dans des formations d'ingénieur et dans la création d'entreprise», affirme Julie Ranty, codirigeante de ce salon. La jeune femme de 29 ans a elle-même fondé Les Echos Start, un média en ligne pour les 20-30 ans qui donne autant la parole aux femmes qu'aux hommes. Un progrès par rapport à ses aînés.

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