A l'occasion du Festival de Cannes, TikTok, partenaire officiel, a récompensé la Tiktokeuse Claudia Cochet pour son court métrage Princesse moderne, sur les violences conjugales. Pour Stratégies, elle explique les codes à respecter afin de transmettre un message fort sur l’application.
Cette année, le Festival de Cannes a été sous les projecteurs des réseaux sociaux tels que TikTok, YouTube ou bien Instagram. Le premier, l’application chinoise au milliard d’utilisateurs, était même le partenaire officiel de cette quinzaine. Pour l’occasion, la plateforme a organisé un concours ouvert à tous les créateurs afin de mettre en avant leur talent. Claudia Cochet, réalisatrice, comédienne et Tiktokeuse, a reçu, le 20 mai, le prix du meilleur scénario lors de la cérémonie #TikTokShortFilm avec son court métrage Princesse moderne. La Française y aborde le sujet des violences conjugales. Un sujet qui la touche personnellement.
Lire aussi : Les plateformes sociales envahissent Cannes
Vous avez choisi d’aborder les violences conjugales dans votre court métrage. Comment peut-on transmettre un message sur ce sujet en étant sur TikTok, un réseau social où le divertissement domine ?
Claudia Cochet : J’ai eu très peur au début en me lançant dans cette direction. Ce n’est pas un sujet qui est mis en avant sur cette plateforme. Mais sur TikTok aujourd’hui, il y a des espèces d’ovnis qui apparaissent avec des formats différents. Sur mon compte, je fais de la fiction, chose qui n’était pas présente au lancement de l’application. Il y a de plus en plus d’utilisateurs sur ce réseau social, ce qui fait qu’on touche plus de monde maintenant. La plus grosse difficulté, c’était la durée de la vidéo (3 minutes). C’est un format trop long pour TikTok. Il faut savoir créer l’intrigue auprès de l’utilisateur dès le début. Et puis concernant mon sujet, il faut réussir à le retranscrire dans la vidéo. Les victimes n’en parlent pas généralement, c’est pourquoi le personnage ne s’exprime pas dans le court métrage.
Pour un court métrage comme le vôtre, quels sont les codes de narration à avoir sur TikTok ?
CC : Il faut que ce soit très visuel, avec des images fortes dès les premières secondes. Sur une plateforme comme TikTok, il est difficile de prendre le temps d’installer l’histoire comme dans un film. Il y a le risque de perdre rapidement l’utilisateur et qu’il n’aille pas au bout de la vidéo. Si j’avais mis une scène de discussion avec mon mari dans le film, le spectateur aurait «zappé». C’est donc important de commencer de manière forte, marquer l’utilisateur dès le début avec du visuel. Puis, si le format est trop long, il y a la possibilité de faire des vidéos en plusieurs épisodes. Comme je disais, on va créer l’intrigue chez le spectateur et ça lui donnera l’envie de venir découvrir la suite.
Lire aussi : Comment cartonner sur TikTok, selon Tuvok12
Pensez-vous que TikTok puisse être une passerelle vers le monde du cinéma ?
CC : Je l’espère vraiment car c’est déjà le cas aux Etats-Unis. Il y a des créateurs de contenu présents dans certains films aujourd'hui, comme des Youtubeurs. Après, l’application a évolué. Au début, il y avait un peu de tout et on pouvait trouver n’importe quoi sur TikTok. Maintenant, il est de plus en plus difficile de se faire une place sur cette plateforme. Il faut un véritable concept. Le problème et l’avantage, c’est que chaque vidéo repart à zéro, même avec des millions d’abonnés, c’est une question d’algorithme. Mais il y a une certaine logique car plus il y a de monde sur une application, plus il est difficile de se faire une place. Et maintenant, les marques n’hésitent plus à payer sur TikTok. Donc pour les créateurs comme nous, qui ne vont pas investir pour être visibles, se faire un place devient compliqué.
