La Paris Games Week 2024, qui se déroule à Porte de Versailles du 23 au 27 octobre, se réinvente pour s’ouvrir à la pop culture et au divertissement. Pour la première fois, 228 marques y participent, témoignant d’un intérêt croissant, malgré un marché du jeu vidéo en difficulté.

C’est une nouvelle édition de la Paris Games Week (PGW) qui a pris place à Porte de Versailles depuis le 23 octobre. Stratégies est allé à la rencontre des acteurs. Cette année, l’offre du salon annuel du jeu vidéo évolue pour proposer à ses visiteurs et à ses visiteuses un événement davantage orienté sur la pop culture et le divertissement.

Parmi ces changements, nous retrouvons pour la première fois un espace dédié à l’animation japonaise et les mangas, univers apprécié des Français - l’Hexagone est le deuxième pays le plus consommateur de mangas au monde avec près de 40 millions d’exemplaires vendus en 2023. Un espace dédié à l’univers du cosplay est également installé avec son propre village sur le thème d’un monde dystopique.

L’univers du sport prend quant à lui place au Hall 2 avec la possibilité de tester du skateboard ou même du BMX. Sport et gaming font-ils bon ménage ? « Nous avons mis en place ce quartier sur le monde du sport puisque selon des études, les gamers sont ceux qui en pratiquent le plus », raconte Nicolas Vignolles, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (SELL) à Stratégies. En 2018, si 47 % de la population déclarait pratiquer un sport, ce chiffre monte à 53 % concernant les gamers, selon une étude Kantar. De quoi faire tomber encore, s’il le fallait, les préjugés autour d’une pratique du jeu vidéo qui favoriserait l’isolement social.

Un programme plus varié

Cette édition 2024 marque un « vrai » retour à la normale après deux salons post-covid, avec des changements pris en compte comme l’agrandissement des allées pour rendre l’expérience plus vivable pour les visiteurs et éviter le piétinement. C’est d’ailleurs l’un des salons les plus adaptés concernant l’accessibilité aux personnes handicapées. « Nous avons retravaillé notre qualité d’accueil en proposant un salon basé sur l’expérientiel », poursuit le directeur du SELL.

Pour ouvrir davantage ce salon, la PGW propose de mixer gaming et musique avec la présence du rappeur Gazo [déjà là l’an passé] pour jouer aux côtés de JL Tomy sur la console portable l’ASUS ROG. « Nous sommes dans une nouvelle ère post-covid et avons pour ambition d’amplifier la dimension culturelle du salon dans les années à venir », complète Nicolas Vignolles.

Les questions d’inclusivité et d’égalité restent un sujet essentiel dans ce secteur, à l’heure où 40 % des femmes qui jouent aux jeux vidéo ont déjà été victimes d’une forme de sexisme, selon une étude de l'Ifop en 2023. « Nous avons consacré une scène dédiée à ces thématiques sur laquelle différents intervenants viennent témoigner et prendre la parole sur ces sujets. Nous voulons être une caisse de résonance ».

Un intérêt grandissant des marques

Pour la première fois de son histoire, la PGW accueille 228 marques, un chiffre record qui s’explique par l’intérêt d’entreprise en dehors du secteur du jeu vidéo. Parmi les partenaires présents, la FNAC, seul retailer à proposer une offre en magasin et web, renforce sa présence en ajoutant une nouvelle scène de 150m², qui proposera 40 heures de direct sur l’ensemble de ses réseaux sociaux. Cette nouvelle installation a pour but d’appuyer son soutien à l’univers du jeu vidéo en mettant en place des animations comme des compétitions d’esport, des rencontres avec des créateurs de contenus, ou encore des démonstrations.

« C’est une fête colossale où on investit plus de budget et de temps pour associer le côté ludique autour du gaming », confie Charlotte Massicault, directrice gaming chez Fnac. Depuis 2022, l’enseigne s’engage davantage sur le marché du jeu vidéo avec le Fnac Gaming Tour.

Un marché au ralenti

Si le salon a pour but de célébrer le jeu vidéo dans sa globalité, celui-ci souffre depuis ces deux dernières années d’une baisse des investissements. Les employés du secteur en sont forcément touchés et depuis le début de 2024, ce sont plus de 13 000 d’entre eux qui ont été licenciés dans le monde, selon le site Game Industry Layoffs.

Face à ce constat, Nicolas Vignolles répond : « Le jeu vidéo a 50 ans. Au début des années 2000, on annonçait déjà sa mort. Aujourd’hui, il y a un creux et des difficultés chez Ubisoft, mais il faut être rationnel. Pendant l’épidémie du Covid, les Français jouaient en moyenne neuf heures par semaine, et ce temps de jeu est tombé à cinq depuis la reprise à la normale. Il y a eu une saturation de sortie de jeux l’année dernière, et c’est à la filière de mieux faire pour réussir à les faire connaître. Je suis confiant sur le jeu vidéo français qui va réussir à rebondir », conclut-il.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.

Lire aussi :