Ils vont faire 2018
Cet article est extrait du dossier « Ils vont faire 2018 » du numéro 1931 de Stratégies paru le 4 janvier 2018.

Droits télé : Nathalie Boy de la Tour et Didier Quillot jouent les prolongations

La Ligue de football professionnelle [LFP] pourrait attendre fin 2018 pour lancer son appel d’offres pour les droits télévisés de la Ligue 1 après 2020. En première ligne côté LFP, Nathalie Boy de la Tour, présidente de la ligue depuis novembre 2016, et Didier Quillot, son directeur général exécutif. « On lancera l’appel d’offres quand le moment sera venu », s’est contenté d’indiquer mi-décembre le second, ancien patron de Lagardère Active et d’Orange. Selon les observateurs, la ligue temporise, afin que le groupe SFR se refasse une santé boursière et surtout puisse voir les effets sur ses recrutements d’abonnés de la Ligue des champions que l’opérateur télécom diffusera à partir de septembre 2018. En 2014, Canal+ et beIN Sports avaient déboursé la somme record de 748,5 millions d’euros par an pour la période 2016-2020. C’était sans compter SFR, qui a commencé ses investissements dans les droits sportifs début 2016 avec la Premier League, avant de débourser un an plus tard pas moins de 1,2 milliard d’euros pour la Ligue des champions 2018-2021. Les Gafa pourraient également s’inviter dans le jeu. Des discussions ont déjà eu lieu entre la LFP, Facebook et Amazon à ce sujet, et l’incursion des géants du numérique dans les droits sportifs à l’étranger laisse présager qu’ils pourraient être de la partie en France.

 

Yann Barthès confirme l'essai

Dans la lutte menée face à Cyril Hanouna pour le titre de talk-show le plus populaire en access, Quotidien remporte la mise. Une lutte entamée en septembre 2016 avec le transfert du journaliste, de Canal+ à TMC. Alors que TPMP connaît sa première récession, le Quotidien poursuit son ascension avec une deuxième partie vue par 1,312 million de spectateurs et 5,5 % de part d’audience [PDA] chaque soir depuis la rentrée 2017 contre 1,167 et 5 % de PDA en 2016. Côté image, audience et annonceurs, l’ex-Monsieur Petit Journal de Canal+ a déjà gagné la partie. Reste à confirmer en 2018.

 

Laurent Mercat (Smoove), le slalomeur du Vélib

Il a réussi à passer tous les obstacles que son concurrent JCDecaux a tenté de mettre sur sa route : saisines des tribunaux, accusation de dumping social… Finalement, Laurent Mercat, le PDG-fondateur de la start-up montpelliéraine Smoove, est parvenu à un accord de son groupement Smoovengo avec le géant de l’affichage et la ville de Paris pour un reclassement des 315 salariés de Cyclocity, la filiale de JCDecaux consacrée au Vélib. Mais le plus dur reste à faire : convaincre les Parisiens, depuis le 1er janvier, que ses vélos plus légers valaient le coup de changer. 

 

Alain Weill (Altice), le patron de médias qui doit redonner confiance en SFR

Il s’est présenté en tant que PDG de SFR le 13 décembre devant les députés de l’Assemblée nationale avec Régis Turrini, secrétaire général de SFR, un ancien de Vivendi époque Fourtou. Avec une méthode : ne rien cacher de ce qui ne va pas – la relation clients, les difficultés techniques du réseau qui sont aujourd’hui « un problème réglé » (« Moi quand j’ai rejoint le groupe il y a deux ans, et que je suis passé de Orange à SFR, c’est vrai que j’avais du mal à avoir une communication en totalité sans être coupé »), minorer ce qui fait peur comme les 50 milliards de dettes (« Les télécoms sont traditionnellement et structurellement un secteur endetté ») et remiser les ambitions démesurées comme le plan fibre pour tous en 2025. Tout en restant à la tête des activités médias d’Altice, Alain Weill est aujourd’hui l’homme clé de Patrick Drahi en France. Il lui revient la mission de redresser l’image d’Altice et d’imposer le modèle de la convergence comme une évidence. 

 

Les grands chantiers de Françoise Nyssen

La discrète ministre de la Culture va devoir s’habituer aux projecteurs en 2018. Le candidat Macron avait annoncé une réforme du mode de nomination des dirigeants et un rapprochement de l’audiovisuel public (Radio France et France Télévisions). Voilà la ministre à la manoeuvre. Sa méthode ? La concertation. Elle a recueilli les propositions de transformation des dirigeants courant décembre, elle doit remettre ses propositions au Premier ministre et au président courant janvier pour des annonces en février. S’agit-il de rapprocher France Bleu et France 3, de piloter des projets communs sur le modèle de Franceinfo ou même de fusionner Radio France et France Télé ? Quant au mode de nomination, un conseil d’administration serait préféré au CSA, qui pourrait demander des comptes aux dirigeants qu’il n’a pas nommés. Elle planche sur une réforme de la redevance, plus universelle, sur la taxation plus juste des Gafa et sur un rapprochement des régulations de l’audiovisuel et des télécoms. Une loi pourrait voir le jour au printemps pour porter ces réformes.

 

Régis Ravanas (TF1), le négociateur des secteurs interdits

Après avoir été au cœur des négociations entre TF1 et SFR à l’automne, Régis Ravanas, directeur général adjoint publicité et diversification du groupe TF1, président du Syndicat national de la pub TV, est en première ligne dans les discussions menées par le gouvernement sur une possible ouverture de la publicité télé aux derniers secteurs interdits (cinéma, édition et promotions de la distribution). À ses côtés, les chaînes privées, M6 en tête ; face à lui, la presse, les afficheurs et les radios locales, qui craignent de voir partir vers la TV les campagnes de promotion de la distribution. À 53 ans, le patron de TF1 Publicité, ingénieur passé par le groupe M6, entend mettre fin à un « anachronisme », arguant que le précédent assouplissement en 2007 avait profité à l’ensemble des médias. La révision prochaine de la directive SMA pourrait aussi lui permettre de défendre l’introduction d’une troisième coupure publicitaire.

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