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Poussés par la dynamique de Google et Facebook, les investissements dans la publicité digitale ont progressé en France au premier semestre 2017.

Avec une part de marché de 33% au sein des médias contre 29,6% à la fin 2016 et 28,3% pour la télévision, les investissements publicitaires dans le digital sont en progression de 9,8% en France au premier semestre, à 1,813 milliard d'euros, selon le baromètre SRI-PwC-Udecam.

Ce cru, le meilleur depuis quatre ans, est plus que jamais imputable à Google et Facebook. Le search et les réseaux sociaux représentent 71% de la publicité digitale et 92% des investissements sur mobile. Ils tirent à eux deux 96% de la croissance au premier semestre. Les réseaux sociaux sont en progression de 45,8% sur un an et représente désormais 45% du display. La vidéo est en hausse de 21%. Le programmatique renforce son poids puisqu'il représente désormais 60% du marché display, à 384 millions d'euros, après une croissance de 42% au premier semestre. La publicité mobile s'élève à 690 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 63%, ce qui amène la France à totaliser 41% de ses investissements digitaux sur mobile contre 46% au Royaume-Uni et 52% aux États-Unis.

L'hégémonie des plateformes, un phénomène structurel

Au total, la croissance du display (+17,7%), à 644 millions d'euros, est quasi exclusivement portée par les réseaux sociaux tandis que le search (+7%), à 994 millions d'euros, est largement dominé par Google. Un label «digital ad trust», attendu pour l'automne, la visibilité et la brand safety ainsi que la mutualisation des données (GravitySkyline...) sont des réponses à cette domination. Sophie Poncin, présidente du SRI (Syndicat des régies Internet), a dépeint mercredi 12 juillet l'hégémonie des plateformes comme «un phénomène structurel» qui pose la question du financement des sites et de leur pluralité.

Elle a aussi souligné l'importance que tous les acteurs obéissent aux mêmes règles du jeu. «Il faut que les règles de mesure, d'audit et de transparence soient les mêmes pour tout le monde», a renchéri Jean-Luc Chetrit, directeur général de l'Union des annonceurs (UDA). «Nous allons nous assurer que tous les acteurs du marché français opèrent suivant les mêmes règles», a-t-il ajouté.

De son côté, Raphaël de Andréis, PDG d'Havas Media Group et vice-président de l'Udecam, a rappelé qu'on n'avait «jamais eu autant besoin de contenus premiums, dans les médias comme dans les agences, et autant de difficultés à les financer». Selon lui, il faut que les annonceurs aient le choix entre «cinq grands pôles», au-delà de Google et Facebook, et qu'ils contribuent à assurer un «développement durable du digital» en favorisant des lieux de production de contenus. «Il n'y a pas que l'intensif, sinon cela ne repoussera pas, a-t-il illustré, l'argent doit aller dans la création de contenus culturellement issus de la France ou de l'Europe.»

 

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