BFMTV propose ce dimanche 29 avril un documentaire de 52 mn, en prime time pour la première fois. Pour la chaine leader d’info de France que vous êtes, rompu à l’info en continu, ces documentaires de 52 mn sont l'occasion de proposer une nouvelle écriture?
Jean Baptiste Boursier. Oui, c’est une nouvelle écriture que l’on creuse pour la 3e fois. Le documentaire sur François Fillon a été unanimement salué pour sa qualité. Il a rassemblé 1,3 million de téléspectateurs à 23h. Cela nous a encouragé à poursuivre. Cela semble logique d’aller vers ces formats. Depuis 2012, dans le rendez-vous Grand angle (22h/minuit), nous avons multiplié les formats plus longs. Il était temps d’aller vers l’enquête.
Votre chaine souvent associée au commentaire à chaud et à l’immédiateté ressent-elle le besoin d’être davantage dans les codes de l’enquête ?
C’est une suite logique. L’investigation est présente et pratiquée au quotidien sur notre antenne par nos journalistes. Mais c’est important de s’inscrire aussi dans un travail sur un temps long avec un travail plus fouillé et léché, sur le fond comme sur la forme.
Proposer un documentaire sur l’accession au pouvoir d’Emmanuel Macron, n’est-ce pas prendre le risque de s’attaquer à un sujet rebattu sur lequel on a déjà tout vu, entendu ou vu ?
Je ne crois pas. La preuve avec ce doc où l’on voit et apprend des choses inédites, avec des témoignages sur les levées de fonds opérées par Emmanuel Macron et ses équipes avant la campagne présidentielle (23 millions selon le documentaire ndrl). Le témoignage de Philippe de Villiers est également inédit. Ces éléments offrent une vision différente de son ascension au pouvoir, qui n’avait jamais été racontée de cette façon-là. Et durant la semaine du 30 mai au 6 juin, la chaîne proposera aussi des bonus inédits. On décrouvrira notamment les conseils d'Emmanuel Macron à Philippe de Villiers : «ne pas s'afficher avec des people», « parler uniquement à la base », « Ne pas parler aux journalistes » et « De la verticalité et du mystère ». Et enfin un bonus dans lequel on apprend que Emmanuel Macron voulait inviter Madonna au Louvres, le soir de sa victoire.
Quelle est votre implication dans ce documentaire ?
Je le défends auprès de vous, je le présenterai à l’antenne et j’animerai le plateau qui suivra sa diffusion, dimanche soir. Mais ce sont Pauline Revenaz, qui avait signé celui sur Fillon, et Jeremy Trottin, reporter politique qui l’ont réalisé pendant trois mois, interviewant une trentaine de témoins. Je ne suis que le commercial (rires).
Un commercial très courtisé. Depuis que vous avez fait savoir que vous quittiez Grand Angle à la fin de la saison, la rumeur vous annonce à la matinale d’Europe 1, à On n’est pas couché sur France 2 ou dans C à vous sur France 5….
Ce sont de beaux programmes et je suis flatté qu’on puisse penser à moi pour les incarner. J’ai vécu sept années extraordinaires dans la rédaction de BFMTV, en ayant la chance de couvrir deux présidentielles et une actualité très dense. Avec mes deux ans et demi précédemment sur I Télé, cela fait dix ans d’info en continu. C’est aussi très exigeant et éprouvant. J’ai envie de vivre d’autres expériences. C’est bien de se désaccoutumer de cette adrénaline de l’info et d’utiliser tout ce que j’ai appris dans un autre domaine.
Qu’allez-vous faire ?
Je ne peux rien dire pour l’instant mais j’espère pouvoir m’exprimer avant le Mondial de foot dont j’assurerai les débriefs quotidiens sur BFMTV au côté de Willy Sagnol, Emmanuel Petit, Christophe Dugarry et Frank Leboeuf et Jean-Michel Larqué. J’espère continuer à être un trait d’union entre le public et l’actualité, dans un autre format et sur une autre chaine. J’ai créé ma boite de prod avec un associé il y a un an et j’ai envie de produire du talk-show.
