Seulement 23% des Français connaissent la signification du terme «biodiversité».

2010 est l'année internationale de la biodiversité. L'occasion pour les Français de se mettre à niveau sur le sujet. En effet, selon une étude TNS Sofres publiée le 22 mai, Journée de la biodiversité, par la presse quotidienne dans le cadre de sa série d'enquêtes «Les enjeux du quotidien», si 79% des Français déclarent avoir entendu parler de la biodiversité, seuls 23% connaissent la signification de ce terme. Ils sont même 21% à n'en avoir jamais entendu parler.

Cette méconnaissance s'observe surtout au sein des catégories les plus modestes (30%). A l'inverse, et logiquement compte tenu de leur activité, les agriculteurs semblent la catégorie sociale connaissant le mieux la biodiversité (97%). Au niveau régional, l'Aquitaine, la Franche-Comté et le Rhône-Alpes s'avèrent être les régions où l'on en a le plus entendu parler. A l'inverse, les régions les moins au courant sont la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais (66%).

Un petit rappel est donc nécessaire: la biodiversité représente la diversité des organismes vivants de toutes origines et des milieux naturels. Une fois le terme ainsi défini et mieux identifé par les Français, la menace pesant sur la biodiversité est quasi unanimement (95%) reconnue comme un problème important et une large majorité (59%) affirme que c'est là quelque chose de très important. Mais les personnes interrogées perçoivent davantage la menace à un niveau mondial que régional. Les Français sont ainsi 91% à considérer que la biodiversité est menacée au niveau global, 66% au niveau national et seulement 47% dans leur propre région.

L'enjeu est toutefois clairement identifié et l'actualité autour de cette thématique est connue. Une très large majorité de Français a ainsi entendu parler de la réintroduction de l'ours brun dans les Pyrénées (94%), de la pollution des eaux douces par l'agriculture intensive(93%), de la surexploitation du thon rouge en Méditerranée (87%) et de la promotion d'un tourisme durable (60%).

Ils sont encore majoritaires à en percevoir les impacts positifs (tourisme durable, réintroduction de l'ours brun) ou négatifs (l'exploitation du thon rouge, agriculture intensive), avec toutefois des nuances régionales, comme en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées, où l'ours brun fait moins l'unanimité.

Globalement, les Français ont pris conscience que les modifications environnementales mettent en danger la survie des espèces animales et végétales, et que ces menaces portant sur la biodiversité auront des incidences sur leurs modes de vie (consommation, déplacements, rythmes sociaux). Ils ont donc de fortes attentes de prévention, de protection, de prévoyance et de précaution. Et en la matière, ce sont les associations (83%) et les collectivités locales (68%) qui obtiennent en priorité leur confiance. Loin devant la Commission européenne (52%) et surtout le gouvernement (38%). Quid des entreprises? Une étude sur le sujet ne serait pas un luxe…

 

Parole d'expert

 

Véronique Dham, fondatrice et directrice générale de Gondwana, agence-conseil en biodiversité

 

«Les résultats de ce sondage révèlent deux grands absents: l'Etat et surtout les entreprises. Les Français disent qu'ils font davantage confiance aux associations et aux collectivités locales pour préserver la biodiversité alors que le secteur privé mène de plus en plus d'initiatives dans ce domaine. Comme on l'a vu dans d'autres sondages, les Français sont encore méfiants vis-à-vis des entreprises, qu'ils jugent responsables des principales menaces environnementales. Cela démontre que si celles-ci communiquent de plus en plus sur leur prise en compte de la biodiversité, elles ne l'ont pas encore suffisamment intégrée dans leurs décisions et leurs actions. Les Français ne sont pas dupes et attendent qu'elles s'engagent pour de bon.»

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