La société Nexmo dresse un tableau des messageries instantanées à travers le monde. Elle fait notamment ressortir les applications les plus populaires en Asie. Et leurs modèles publicitaires.

Whats App, Facebook Messenger, Viber, Skype, Snapchat, Yik Yak, Line… Plusieurs nous sont familières, d’autres totalement méconnues. Elles ont en commun d'être des applications de messagerie instantanée. Certaines ont acquis une notoriété mondiale, telles Facebook Messenger et Whats App, propriétés de Facebook, d’autres ont une notoriété très ciblée, telle Kakao Talk, qui cartonne en Corée du Sud. La start-up Nexmo, spécialisée dans les API de communication faisant le lien entre la voix, le texte et le Cloud, vient d'y consacrer sa première étude, où elle passe au crible les applications mobiles «IM» à travers le monde.

Leurs points communs: ces services de messagerie instantanée, qui passent par une appli mobile, permettent de passer outre le réseau opérateur, en fournissant des services similaires aux SMS et MMS. A ce titre, elles incluent souvent un service de voix sur IP. Mais Nexmo s’attache surtout à brosser leurs modèles publicitaires, et la manière dont «elles permettent aux marques de mieux se connecter avec leurs consommateurs». Grâce, notamment, à des «conversations simultanées et privées», et la possibilité d’«engagement avec les clients tout au long du cycle de vie du produit ou service».En tête figurent Whats App (800 millions d’utilisateurs, acquise par Facebook en février 2014), Facebook Messenger (500 millions d’utilisateurs, lancée en août 2011), Skype (Microsoft, 334 millions d’utilisateurs) et Viber (groupe Rakuten, 209 millions d’utilisateurs).

Skype, seule appli occidentale à miser sur un modèle publicitaire

Sans surprise, en Europe, Facebook Messenger, Whats App, Skype et Viber (propriété du japonais Rakuten) sont les applis de messageries les plus utilisées, tout comme en Amérique latine.Parmi celles-ci, seule Skype, la plus ancienne du marché (elle a été créée en 2003), a un modèle publicitaire élaboré. Elle inclut des bannières publicitaires, et des comptes d’entreprises – qui constituent ses premières sources de revenus. Autre atout, «sa répartition des usages entre la génération Y ayant des moyens importants et des utilisateurs professionnels influents», souligne Nexmo dans son étude.Aux Etats-Unis, au Canada et au Moyen-Orient, Kik (100 millions d’utilisateurs) est aussi très populaire: elle repose sur un modèle publicitaire, et elle est basée sur HTML5, «ce qui simplifie l’export des publicités web sur la plateforme Kik», souligne Nexmo.Autre acteur important outre-Atlantique, Yik Yak, une appli sociale anonyme qui permet de créer et d’afficher des posts dans un rayon de 2,4 km. Son audience est inconnue, tout juste sait-on qu’elle est très populaires dans les milieux étudiants, avec «plus de 1 500 campus universitaires et de lycées» où elle est utilisée. Ses premières sources de revenus sont pour l’instant les transferts d’argent et la publicité. Mais malgré sa «large et solide audience universitaire, l’obligation de publier des messages anonymement rend difficile le ciblage continu».

We Chat et Line leaders en Asie

En Asie, d’autres applis, méconnues en Occident, se sont imposées. La première d’entre elles, We Chat (468 millions d’utilisateurs), créée par le groupe asiatique Tencent, est utilisée en Malaisie, en Chine, en Asie du Sud, et même en Afrique du Sud. Son modèle publicitaire, original, est très prisé en Asie: des jeux, des comptes de marque, des fonctionnalités de commerce, et surtout des stickers (emoticônes) sponsorisés par des marques. Y figurent aussi des publicités liées aux groupes de discussion, mais les marques doivent avoir plus de 100 000 followers sur We Chat pour commencer à faire de la publicité. Des formats qui permettent aux annonceurs d'avoir «un accès exclusif aux données sociodémographiques chinoises», souligne l’étude.Autre star asiatique, Line (170 millions d’utilisateurs). Elle a séduit la Corée du Sud, le Japon, l'Indonésie et la Thaïlande. Elle commence aussi à prendre ses marques aux Etats-Unis et au Mexique. Créée par le moteur de recherche coréen Naver, cette appli a développé un modèle publicitaire similaire à sa concurrente We Chat: des jeux, des comptes de marque, de fonctionnalités de commerce, et surtout des stickers sponsorisés par des marques qui doivent débourser au minimum 250 000 dollars par mois. A la clé, par exemple, un accès exclusif aux données sociodémographiques du Japon.En Chine, l’appli Tango (250 millions d’utilisateurs) a été imposée par le géant local Alibaba. Mais «40% de sa base utilisateurs est située aux Etats-Unis», souligne Nexmo. Les marques  trouveront, là encore, des opportunités de communiquer par les jeux et la publicité.Citons enfin l’appli Kakao Talk (35 millions d’utilisateurs), utilisée surtout aux Philippines, et en Corée du sud, où elle est installée par défaut sur plus de 90% des smartphones. Les marques y trouveront donc un accès exclusif au prometteur marché coréen. Sa première source de revenus réside dans les jeux, et le service Yellow ID où les marques peuvent créer des comptes.

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