Sport
Elles sont de plus en plus nombreuses à inciter leurs salariés à disputer des courses à pieds. Une méthode de communication interne appréciée par ces derniers... et les employeurs.

Dimanche 3 novembre, les salariés de Paris Inn Group, société de gestion hôtelière, ont suivi sur Eurosport le marathon de New-York avec un regard particulier. L'an prochain, en 2014, ce sont eux qui franchiront le pont de Verrazano sur lequel est traditionnellement donné le départ de la course. De là, ils apercevront la pointe sud de Manhattan et apprécieront mieux les 42,195 kilomètres qui les séparent de l'arrivée, dans Central Park.

Au total, 68 employés, sur les 200 que compte l'entreprise, ont répondu positivement à la proposition, un peu folle, de leur marathonien de président. «Je m'étais dit que si un jour j'avais les moyens d'offrir ce défi à mes employés, je le ferai, explique Jean-Bernard Falco, président de Paris Inn Group. C'est aujourd'hui possible et, franchement, j'ai été étonné du nombre de réponses.» L'homme, qui «vaut» 3h40 sur la distance, est déjà très satisfait et fier de son opération de mobilisation interne.

Le groupe de 32 hôtels a investi 500 000 euros dans l'événement. Du réceptionniste au directeur d'hôtel, les candidats au marathon ont décidé de chausser leurs paires de running pour relever le challenge après une année de préparation. «Oui, c'est une opération de communication interne, assure Jean-Bernard Falco. J'aime gagner, mais les victoires dans l'entreprise sont collectives. L'objectif est de construire un esprit d'équipe encore plus fort.» Quitte à créer une émulation un peu obligée pour qui veut se faire bien voir du patron…

Evénement fédérateur…

D'autres sociétés ne vont pas aussi loin que New-York. Dimanche 29 septembre, au pied de la tour Eiffel, près de 400 salariés du groupe Auchan ont pris le départ de Paris-Versailles. Leurs maillots bleus ne passaient pas inaperçus dans cette classique de 16 kilomètres réputée pour la redoutable montée de la route des Gardes. L'enseigne de distribution y aligne ses employés depuis 2011. «A l'époque, nous fêtions les 50 ans d'Auchan et nous cherchions un événement fédérateur pour nos collaborateurs d'Ile-de-France», explique Loïc Nedellec, directeur adjoint du magasin de Plaisir (Yvelines). L'accueil de l'initiative est si encourageant que l'opération a été reconduite depuis. «L'engouement est réel et les magasins se mobilisent naturellement pour organiser les groupes et les entraînements», constate Loïc Nedellec, très heureux de compter maintenant le directeur général France dans le peloton des coureurs. «Sur la ligne de départ, en maillot et short, les hiérarchies n'existent plus, confie-t-il. Ce type d'opération entretien les rapports entre les collaborateurs et permet aussi de travailler les synergies entre les magasins.» Même si un challenge interne, entre collaborateurs et entre magasins est également organisé, les valeurs de ce type d'événement sont ailleurs. «J'y vois beaucoup d'entraide et j'observe que beaucoup de coureurs arrivent groupés parce que, malgré des niveaux différents, ils ont disputé l'épreuve ensemble pour s'encourager mutuellement», rapporte Loïc Nedellec.

«Cette course désacralise les fonctions», affirme de son côté Didier Quilain, président d'Olympus France, entraîné dans Paris-Versailles par ses collaborateurs depuis une quinzaine d'années. Le patron avoue être sensible à la communication informelle. «Je privilégie le contact direct, explique-t-il. Cette course est un prétexte pour se rencontrer. Il y a un brassage sain.» Cela fonctionne bien. Olympus, qui se développe en Belgique, a même ajouté les 10 kilomètres d'Anvers depuis deux ans au programme des festivités.

… et esprit festif

Dépassement de soi, compétitivité, esprit d'équipe… Groupama y ajoute le sens. Depuis 2006, la société d'assurance engage ses collaboratrices à La Parisienne, une épreuve de 6 kilomètres réservée aux femmes où la compétition passe derrière l'esprit festif de l'épreuve. «En 2013, 338 femmes de Groupama, de tous âges et de tous niveaux hiérarchiques, étaient au départ de cette course dont l'un des objectifs est la lutte contre le cancer du sein, spécifie Françoise Nolland, responsable de la communication interne groupe. Nous avons ainsi reversé 15 000 euros à la Fondation pour la recherche médicale.» Une vision solidaire et responsable du sport appréciée par la dirigeante de Groupama. «Cela colle bien à nos valeurs», assure Françoise Nolland, qui se réjouit aussi d'avoir remporté cette année le challenge des entreprises. «Le trophée, une tour Eiffel, est installé dans l'entrée du siège parisien, précise-t-elle. Nous en sommes toutes très fières.» Dans l'entreprise, comme dans la course à pied, l'esprit de compétition est un moteur…

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