Conférence
«Manager social, un ovni débarque dans l’entreprise», c’était le thème de la table-ronde «Disruption RH» organisée le 5 avril dernier, par Stratégies et Aquent.

Un extraterrestre dans le management! Il est capable d’interagir avec ses équipes sur les réseaux sociaux, d’animer une communauté à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise, et de valoriser le partage et l’échange… Le «manager social» est en train de débarquer dans les groupes, et ça défrise! Un phénomène sur lequel s’est penché la dernière conférence Stratégies-Aquent, avec Caroline Bloch, directrice des ressources humaines de Microsoft, Pascal Nessim, coprésident de l’agence Marcel et Elise Bruillon, directrice de mission RH groupe Orange et administratrice de l’Observatoire des réseaux sociaux d’entreprise. Ce manager d’un troisième type dynamite donc l’entreprise et son organisation hiérarchique. Dans les faits, 58% des chefs d’équipes utilisent déjà les réseaux sociaux d’entreprise pour manager et même 75 % des moins de 30 ans (étude Lecko, janvier 2016). Pascal Nessim a un peu plus de trente ans, et il appartient à la catégorie des managers sociaux: «J’utilise Snapchat et Twitter pour adresser des messages à mes équipes. Le week-end dernier par exemple j’ai pris une photo de la dernière campagne Uber et je l’ai publié en “taguant” tous les collaborateurs ayant travaillé dessus, en leur disant que j’étais fier d’eux, relate le coprésident de Marcel. Le social media irrigue le monde et c’est un accélérateur pour fédérer une équipe.» Cette génération est multicanale, le manager doit la suivre sur tous ces terrains.  

Follower power

Chez Orange, le mouvement est bien enclenché, selon Elise Bruillon: «L’usage des réseaux sociaux fait émerger un style de management différent, la gestion des “soft-skills” est devenue primordiale, et on les détecte aussi à travers notre réseau d’entreprise, Plazza.» Etre un «manager social» cela ne se résume pas à utiliser une plateforme sociale, c’est un mode de fonctionnement qui se retrouve aussi dans la vraie vie: animer une communauté qui dépasse les murs de l’entreprise, accepter le fait de ne plus être le «sachant» et s’appuyer sur ses équipes. «En résumé chez Orange, le manager social est le follower de son équipe», poursuit Elise Bruillon.

Microsoft aussi valorise ce mode de management: «Notre approche “growth mindset” correspond à cet état d’esprit (penser l’innovation, sans barrière), autrement dit face à un problème à résoudre il faut savoir mettre en relation pleins de cerveaux ensemble et le manager social doit savoir générer ce collectif», explique Caroline Bloch, la DRH du groupe. Microsoft a même modifié ses critères d’évaluation: «Aujourd’hui, la performance d’un manager ne se mesure plus uniquement sur le résultat final mais aussi sur sa capacité à générer de la collaboration, à aider les autres», poursuit Caroline Bloch.

Ce manager social a donc tout pour plaire à la jeune génération qui arrive en entreprise: «Ils ne supportent plus le poids du management et s’enfuient dès qu’il y a plus de deux échelons hiérarchiques», dit Pascal Nessim. Du coup, le manager doit jouer sur d’autres leviers, selon Elise Bruillon: «Le lien de subordination va se jouer sur la confiance, et cela ne fonctionne qu’avec une attitude bienveillante et du leadership». Les basiques restent vrais!

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