Etude

Les conditions de travail et aspirations des salariés de la French tech, sont elles différentes des autres employés? L'étude Paris Workplace menée par l’Ifop pour la Société Foncière Lyonnaise (SFL), fait le point sur ce sujet.

L’étude Paris Workplace menée par l’Ifop pour la Société Foncière Lyonnaise (SFL) tente d’apporter des éléments de réponses et dans le même temps de tordre le coup à certaines idées reçues sur les salariés de la French Tech et leur lieu de travail. Premier constat: un fossé s’est creusé entre les salariés des sociétés tech et les autres. Ces deux univers se différencient par leur espace de travail : 88% des salariés de la French tech travaillent en open space contre 49%. A l'inverse les salariés d'entreprises traditionnelles préfèrent les bureaux fermés contre 12 % des profils de la tech. Les collaborateurs de la French tech prisent les afterwork (69%), contre seulement un quart de ceux des sociétés traditionnelles… Leur seul point de convergence : c'est le travail en équipe. Des contradictions indirectement liées à la configuration des bureaux; «aménager les bureaux de la tech c'est comme si on aménageait un appartement», selon Emmanuel Arnaud, président de Guesttoguest, site d’échange de logements entre particuliers. 

«L’environnement de la tech ne connait que des bureaux ouverts, il est donc normal que les salariés adhèrent à ce système, contrairement aux salariés plus traditionnels qui ont toujours travaillé dans des bureaux fermés», argumente Frédéric Ciuntu, directeur immobilier du Groupe L’Oréal. Ce n’est donc pas une question de génération ou de métier mais plutôt d’habitude. Finalement c’est comme les épinards tant qu’on n’y a pas gouté, on ne peut pas y adhérer. «Ce manque d’ouverture vient plus de la genèse de l’entreprise que des collaborateurs eux-mêmes», remarque Emmanuel Nardin, co-fondateur de Devialet, puisqu’au sein des jeunes entreprises, il y a moins d’a priori et plus de facilité à se réinventer.

S'adapter aux salariés

A en croire cette étude, les salariés de la tech deviennent plus exigeants aussi : ils veulent des bureaux dans des quartiers centraux, avec des temps de trajet court, des équipements adaptés au travail d’équipe, à distance… Petit à petit, cet écosystème mue et la fonction des bureaux change, passant d’un lieu de production à un lieu d’émotion. Un environnement sain avec des espaces ouverts, c’est ce qu’attendent les jeunes diplômés de leur futur employeur. 

Ce n’est pas nouveau, les salariés en entreprises sont davantage chouchoutés aujourd'hui. Du coup travailler pour des employeurs qui font attention à eux se transforme en un élément de fierté pour 86% des salariés de la French Tech, contre 54% chez la population générale. Mais comment s'explique ce mieux-être : sont ils mieux payés ? Ont-ils un temps de travail réduit ? Une meilleure reconnaissance ? Que nenni. Les points forts des employeurs de la tech sont plutôt à trouver du côté de l’immobilier: ils aménagent des terrasses par exemple, installent des tables de ping pong, des salles de repos… des infrastructures qui à terme contribuent à créer un environnement propice au bien être du salarié.

Un prétexte pour noyer le poisson ?

Proposer des locaux bien aménagés, proches des transports en commun, avec des services sur-mesure… autant de petites attentions pour une petite entreprise, n’est-ce pas un moyen « d’acheter » sournoisement les salariés qui en contrepartie donnent de leur temps pour une rémunération limitée ? Chez Guesttoguest, «on préfère passer du temps avec sa famille, c’est fini le fantasme des start-uppers qui restaient des heures au bureau pour trouver une idée géniale», ce temps est révolu, apparemment. L’étude rappelle tout de même que les salariés de la tech travailleraient 15 minutes de plus que la population générale. 

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.