Talent à suivre
Présente depuis moins d'un an sur Instagram, cette directrice artistique de carrière s'essaie à sa deuxième passion : l'art. Mêlant humour et dénonciation légère, Robabée étudie les Parisiens sous tous leurs angles.

«J’pense toujours qu’il va finir par tomber fou amoureux de moi. Tu sais, je suis une grande romantique.» «- Ma biche dans romantique il y a romance, dans romance, il y a roman, et les romans c’est de la fiction». Philosophie de comptoir ou sérieuse discussion entre amies, entrez dans l’intimité des Parisiens... L’observatrice s'appelle Robabée Moinfar. Un pseudo ? « Non, non ce n’est pas un blaze, j’ai pas autant d’originalité », plaisante-elle avant de rajouter : « c’est mon vrai prénom, il est originaire d’Iran de par mon père ». Dès les premières minutes, son humour frappe. Un humour parfois cynique, jamais condescendant. Et ce sont ses 11 000 followers sur Instagram qui en profitent. Chaque semaine, elle reproduit des scènes du microcosme parisien au crayon de couleur. « Je me suis dit que les terrasses de café, ça réunissait tout. C’est un lieu fédérateur qui parle à tout le monde, quel que soit le milieu », explique l’artiste.

Source inépuisable 

Les Parisiens constituent à n'en pas douter une espèce rare. Hautains, seuls au monde, meilleurs que les autres. Les « provinciaux » ne tarissent pas d’éloges sur les habitants de la capitale. « Il y a un truc propre aux Parisiens, on vit à 200 à l’heure, tout est à portée de main, on ne s’en rend pas compte. C’est comme si on était dans le château de Versailles et les Parisiens étaient la cour de Marie-Antoinette », s’inclut-elle. Dans le futur, elle aimerait les étudier en milieu plus hostile… la campagne. « Étant donné que les appartements à Paris sont trop chers, j’ai acheté avec mon copain une maison à Alençon en Normandie », raconte Robabée. Plusieurs de leurs amis de la capitale y ont séjourné depuis, et à chaque fois ça ne loupe pas : « j’ai un poêle à bois dans la maison et un jour mes potes me demandent hyper-inquiets : mais ça veut dire que vous devez mettre du bois tout le temps ? », lance pince-sans-rire l’artiste. 

Quand celle-ci n’arpente pas la faune urbaine, elle travaille pour des agences de pub en tant que directrice artistique graphiste freelance. Hormis pour ce qui est des idées créatives, le langage des communicants l’agace. « Attends, j’ai un stand-up meeting », « c’est pas bien insighté », « on se voit asap pour un brainsto », « j’ai plusieurs pitchs dans le pipe »… Des anglicismes à répétition pour dire pas grand-chose. « Je ne suis pas là pour délivrer un message politique, avec mes dessins j’aimerais faire réfléchir, qu’ils se rendent compte de leur incohérence sans pour autant me montrer trop "connasse". » Culpabiliser les gens, voilà qui ne marche pas, alors l’autodérision décoincera peut-être ces snobinards de Parisiens. Robabée vous fera un feedback, asap.  

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.