Publicité
BETC et Unit Image ont accompagné le groupement d'associations Flac, anti-corridas, avec la réalisation d'un film coup-de-poing sur les réseaux sociaux, associant cette pratique à un autre âge.

L’arène est pleine à craquer de spectateurs assoiffés de sang… Sauf que cette fois, le toréador fait face à un vélociraptor. «Nous avons mis les pieds dans un sacré débat», commentent Benjamin Le Breton et Arnaud Assouline, directeurs de création chez BETC. L’idée leur est venue lors d’un dîner avec les équipes de la société de production Unit Image. «Il y avait de fervents défenseurs de la cause animale, et nous nous sommes dit qu’il fallait agir. Nous sommes allés voir la Flac qui lutte pour l'abolition de la corrida. Ils nous ont laissé le champ libre.»

La difficulté de ce type de prise de parole réside d'abord dans le choix ou non de la violence. «Nous aurions aimé nous en passer mais c’est nécessaire pour interpeller les gens. Surtout que les moyens de l’association sont limités, donc nous devions faire une opération coup-de-poing qui ne soit pas ensevelie par les informations liées aux élections.» D’autant que la corrida est une pratique violente qui fait peur à de nombreuses personnes préférant ne pas voir les images. «Les gens se voilent la face parce que ça renvoie une image très dégradante de l’humain, à se demander qui est la bête… et nous ne sommes pas prêts à affronter cette réalité.»

Subterfuge

Le dinosaure sert donc de subterfuge pour attirer l’œil du spectateur avant de basculer dans l’horreur. «Il y a deux autres dimensions: nous créons de l’empathie pour une des bêtes les plus sanguinaires qui ait existé et nous renvoyons à une ère primitive pour montrer que cette pratique devrait elle aussi avoir disparue.» Le taureau a donc été remplacé par un dinosaure, obligeant –question de gabarit– l’équipe d’Unit Image à gommer également le bas du corps des toréadors pour le recréer ensuite.

Et même si les agences avaient les droits sur les images, ils ont choisi de changer les visages des protagonistes. «C’est la cause qui est visée, pas un toréador en particulier.» Le raptor, sur lequel Unit Image a travaillé pendant un mois et demi, a été inspiré par une autruche, animal vivant le plus proche dans sa manière de bouger de la créature disparue. «Il y a eu un gros travail sur le regard de l’animal pour lui donner de l’humanité. Et ça fonctionne… Là où généralement la 3D installe de la distance, elle sert ici à intégrer de l’émotion. On oublie la performance. Ce film, c’est plus Unit Image que nous.»

Collision

À la fin du spot, les plans non modifiés permettent de ramener le spectateur à la réalité. «Ça crée une collision entre fiction et réalité.» C’est cette volonté qui explique l’utilisation exclusive d’images de stock. «C’est aussi une question d’économie. Mais l’avantage, c’est que ça nous place dans la position du spectateur dans les tribunes. Nous n’aurions pas été crédibles avec de fausses images.»

Sans achat média mais par le biais des réseaux soutenant les associations partenaires très engagées (30 millions d’amis notamment), la vidéo a réalisé plus de 11 millions de vues sur Facebook… avant d’être censurée par un message informant de la violence des images. Des règles de sécurité que Flac ne demande qu'à appliquer… dans la vraie vie.

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.