Télévision
TF1 change la formule de son Téléshopping quand M6 Boutique fait peau neuve sur internet. En jeu, les dizaines de millions d’euros de recettes que se partagent les deux chaînes, avec pour objectif d’obtenir un jour une chaîne sur la TNT.

Le projet de chaîne commune à TF1 et M6 autour du téléachat a pour l’instant été remisé dans un carton, faute d’opportunité sur la TNT, mais les deux chaînes continuent d’y croire. « La France est le seul pays en Europe à ne pas avoir une chaîne nationale de téléachat », regrette Isabelle Fournier, directrice générale de Home Shopping Service, filiale du groupe M6 qui opère notamment l’émission M6 Boutique. « La TNT représente le principal axe de développement du chiffre d’affaires de cette activité en France. Sans cela, nous resterons dans les enveloppes que nous connaissons actuellement », ajoute Agnès Rosoor, directrice générale de Téléshopping.

Nouvel habillage.

Pour l’heure, les deux chaînes se concentrent sur leurs actifs avec pour priorité de développer leur chiffre d’affaires, notamment sur le digital. C’est dans cette logique que TF1 vient de faire évoluer la formule de son Téléshopping. Au programme, un nouvel habillage, une émission plus rythmée, des séquences tournées en extérieur et des vidéos bonus, avec pour objectif de renforcer la convivialité et la proximité avec le téléspectateur. « Le téléachat se doit d’accompagner les évolutions de sa cible. Aujourd’hui, nous parlons à une population qui a l’habitude de passer du temps sur internet, notamment sur son mobile, d’où une capacité à appréhender un produit beaucoup plus vite qu’avant par l’image », souligne Agnès Rosoor.

Nouveau site.

Même problématique du côté de M6, qui réalise déjà 60 % de son chiffre d’affaires de vente à distance sur le digital (contre 50 % pour le Téléshopping de TF1). C’est dans cette logique que la chaîne vient d’inaugurer un nouveau site M6 Boutique, conçu en responsive design pour séduire une cible plus mobile. « Grâce au digital, nous sommes en train de rajeunir notre cible », estime Isabelle Fournier. Sur mobile, la moyenne d’âge des clients de M6 Boutique est de 40 ans, dix de moins que la moyenne tous canaux confondus. « En télévision, du fait de l’horaire de diffusion, la cible est restreinte aux personnes qui sont chez elles à ce moment-là. Mais nous touchons toutes les cibles sur les réseaux sociaux », renchérit Agnès Rosoor.

Outre TF1 et M6, TMC et NT1 (groupe TF1) mais aussi les chaînes NRJ12 et L’Équipe diffusent quotidiennement une émission de téléshopping en début de matinée. « Pour les chaînes, c’est une façon de diversifier ses revenus en valorisant au mieux une tranche matinale durant laquelle les revenus publicitaires sont faibles », pointe Isabelle Fournier. Pour ces émissions, l’enjeu n’est pas l’audience : TF1 rassemble en moyenne entre 80 000 et 100 000 téléspectateurs en semaine, 150 000 le samedi, quand M6 revendique une audience comprise entre 50 000 et 80 000 téléspectateurs.

En termes de chiffre d’affaires, les montants s’envolent : plusieurs dizaines de millions d’euros par an pour TF1. Au sein de l'entreprise présidée par Nicolas de Tavernost, M6 Boutique prend place au sein de la filiale du groupe M6, Ventadis, qui totalise 165 millions d’euros en 2016 en incluant notamment les activités retail de Best of TV . Des sommes qui pourraient être décuplées par le lancement d’une chaîne TNT...

Suivez dans Mon Stratégies les thématiques associées.

Vous pouvez sélectionner un tag en cliquant sur le drapeau.