68% des Français prévoient de faire leurs soldes sur Internet

Pouvoir d'achat en berne et météo morose... tous les ingrédients semblaient réunis pour une saison des soldes poussive. Dans un sondage Ipsos pour le CNCC (Conseil national des centres commerciaux), réalisé en ligne du 7 au 10 juin 2013, 29% des Français (contre 23% en 2012) disaient ne pas avoir l'intention de faire les soldes qui ont débuté le 26 juin. Et ceux qui s'y rendront prévoient de revoir à la baisse leur budget. "Alors que nous menons cette étude depuis 2010, c'est la première fois que nous observons un décrochage", commente Lise Brunet, directrice de clientèle du département tendances et prospectives d'Ipsos. 

Mais après une première journée un peu molle, les commerçants, qui voyaient ces soldes comme la "dernière chance de sauver une saison catastrophique jusqu'à maintenant" et disposaient pour la plupart de "stocks deux fois plus élevés qu'un an auparavant", ont a priori évité le pire, notamment en consentant des remises importantes allant de -40 à -50%, et jusqu'à -70% sur les accessoires.

 

Se faire plaisir en période de crise

Il est vrai que ce grand rendez-vous commercial reste une institution aux yeux d'une majorité de Français. Selon un sondage réalisé du 5 au 7 juin par l'institut Ifop pour le site Spartoo.com (plus optimiste que son concurrent Ipsos, avec près de 80% de Français ayant l'intention de faire les soldes d'été), le budget moyen gagnerait 11 euros par rapport à l'an dernier, pour atteindre 201 euros. Les plus dépensiers seraient les hommes (230 euros contre 172 euros pour les femmes) et les seniors de plus de 65 ans, avec un budget moyen de 245 euros. Un engouement confirmé par une autre enquête menée du 3 au 16 mai dernier par Ipsos pour le spécialiste des centres commerciaux Unibail-Rodamco: 68% des Françaises interrogées font la plupart de leur shopping pendant les soldes. "39% des femmes sont prêtes à faire des sacrifices pour effectuer les achats qu'elles convoitent. Une notion de plaisir très importante, qui plus est en cette période de crise. Elles sont 72% à déclarer se sentir bien quand elles font du shopping", analyse Lise Brunet qui constate que "l'on est loin d'un rejet massif de la consommation"

Mais au grand dam des commerçants indépendants, les habitudes d'achat des consommateurs changent. Ils sont en effet de plus en plus nombreux à avoir déjà fait l'essentiel de leurs achats via les ventes privées pratiquées par les enseignes depuis mi-juin. Mais surtout, selon Ifop, plus de six Français sur dix (68%) prévoyaient de faire leurs soldes sur Internet contre 65% l'an dernier et seulement 51% il y a deux ans. De fait, la galerie marchande en ligne Brandalley affichait déjà, à la fin du premier week-end de soldes, une hausse de 10% de ses commandes par rapport à l'été dernier.

Reste enfin l'épineuse question du maintien ou non des soldes flottants, un système instauré en 2009 et qui, pour la Fédération du commerce associé (FCA), est "nettement décevant" et a introduit une "perte de repères sur la valeur réelle des produits". Mais les ministres de la Consommation et du Commerce, Benoît Hamon et Sylvia Pinel semblent avoir tranché en s'étant clairement opposés à leur suppression: "Cela ne changerait pas grand-chose", selon eux, l'important étant de préserver le pouvoir d'achat.

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