Smart

Le rendez-vous de l’électronique grand public a battu, cette année encore, de nouveaux records d’affluence. Avec plus de 3 800 entreprises présentes, mobilisant 177 000 participants, le CES (Consumer Electronics Show) agit comme un révélateur amplifiant ou atténuant les tendances tech. Inutile, donc, de venir y chercher une innovation majeure ou de s’attendre à y découvrir quelque chose de révolutionnaire. Le CES, c’est des tendances.

Cocorico!

L’un des premiers enseignements de cette édition 2017 est une confirmation: la France est un pays qui compte en matière d’innovation. Le président de Cisco, John Chambers, aurait donc raison, lui qui pariait déjà en 2015 sur notre territoire en y investissant plus de 200 millions pour les start-up et appelant les autres investisseurs à le suivre.

Affichant toutes le désormais célèbre label «French Tech», ce n’est en effet pas moins de 180 jeunes entreprises tricolores qui étaient présentes au salon. Dix-neuf d’entre elles ont même été récompensées aux CES Innovation Awards, un taux de récompense de plus de 10% qui souligne, indépendamment de la quantité, la qualité de notre représentation. Seule la délégation américaine fait mieux avec plus de 200 start-up présentes.

Les médias français ne s’y trompent d’ailleurs pas. Nous n’avons jamais autant entendu parler du CES dans les médias que cette année. Journaux de vingt heures, directs ou magazines, qu’importe le média, spécialiste ou généraliste, tous ont relayé l’événement.

Cette couverture médiatique est positive pour notre écosystème. Elle met en valeur nos start-up, mais surtout diffuse auprès du grand public une culture, un désir de l’innovation si utile au développement de la demande. Revers de la médaille, ce succès a attiré nombre de personnalités politiques venues s’afficher aux côtés de nos start-up, en vue des échéances électorales à venir, sans apporter une réelle aide aux entrepreneurs.

Rationalisation

Autre confirmation, celle des objets connectés. Jamais ceux-ci n’ont été si nombreux, mais surtout si intelligents. Maison, sport, santé…, tous les univers de consommation sont aujourd’hui concernés par cette connectivité à outrance. Les marques ne s’y trompent pas et multiplient des partenariats intelligents, mêlant technologies et usages. Kérastase (groupe L’Oréal) s’est par exemple associé à Withings afin de lancer la première brosse à cheveux connectée. Un produit en apparence farfelu, mais qui répond à de réels besoins des professionnels du secteur.

L’intelligence des objets s’est, quant à elle, fortement développée. Microsoft avec Cortana, Apple avec Siri, mais surtout Amazon avec Alexa, les grands acteurs de la tech rivalisent sur ce terrain. C’est l’intelligence artificielle d’Amazon qui en est sortie vainqueur. Plus ouverte aux développeurs tiers et plus mature, l’IA du géant de l'e-commerce est en effet embarquée dans nombre d’objets, avec en tête de liste Echo, l’assistant d’Amazon pour la maison.

Après une phase d’euphorie, il semble désormais acté que le secteur soit entré dans une phase de consolidation. Signe évident de cette tendance, les faillites d’acteurs emblématiques, comme Pebble qui, malgré sa position de pionnier des montres connectées et ses levées participatives sur Kickstarter (record de 20 millions de dollars), n’a pas su trouver de «business model» et est aujourd’hui au tapis. Autres exemples dans l’Hexagone avec Withings (santé connectée), qui s’est fait absorber par Nokia, ou My Fox (maison connectée), qui s’est rapproché du leader européen de la domotique Somfy. L’offre se rationalise. Des distributeurs spécialisés, comme Boulanger en France, intègrent même le marché en proposant à leurs clients leurs propres produits. Des objets connectés MDD (marque de distributeur) en somme!

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